Affaire Sankara: Le parquet militaire dément l’annulation du mandat d’arrêt contre Compaoré
Le mandat d’arrêt international lancé contre l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré pour sa présumée implication dans le meurtre en 1987, de Thomas Sanakra «n’a été pas annulé», a assuré mardi, le parquet du tribunal militaire de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Le capitaine Thomas Sankara, à l’époque président du Faso avait été tué lors du coup d’état qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré. Il est depuis lors, soupçonné par la justice de son pays et une grande partie de l’opinion burkinabé d’être le commanditaire de cet assassinat.
«Le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré n’a pas été annulé. Je peux même dire qu’il n’a jamais été annulé», a déclaré couvert couvert de l’anonymat, un haut magistrat du parquet du tribunal militaire.
«Les mandats qui ont été annulés concernent uniquement ceux relatifs au coup d’état et non sur le dossier Thomas Sankara dans lequel l’ex-président Blaise Compaoré est poursuivi. Ce sont des dossiers complètement distincts qu’on ne peut pas joindre», a ajouté le haut magistrat.
Le procureur général de la Cour de cassation, la plus haute juridiction dans l’ordre judiciaire du Burkina, Armand Ouédraogo, avait déclaré le 28 avril dernier, que sa juridiction avait annulé «tous les mandats d’arrêt» émis par le tribunal militaire pour «vices de forme».
«Tous les mandats d’arrêt internationaux ont été annulés aujourd’hui par la Cour de cassation pour vice de forme. Cela concerne aussi bien le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume Soro et bien d’autres» avait déclaré Ouédraogo à l’époque.
La justice militaire burkinabè avait lancé le 4 décembre 2015 un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, pour « assassinat » « attentat » et « recel de cadavre ». Il risque la peine de mort toujours en vigueur dans le pays.
Aujourd’hui Blaise Compaoré est réfugié en Côte d’Ivoire, le pays qui l’a accueilli depuis qu’il a été renversé le 31 octobre 2014 alors qu’il tentait de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir.