Ouganda : Le président Museveni prête serment pour son 5ème mandat
Réélu pour un cinquième mandant à la tête du pays en février dernier, le président Yoweri Museveni a prêté serment ce jeudi, en présence de nombreux chefs d’Etat africains, dont le président soudanais, Omar el-Béchir qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI).
Lisant le serment d’allégeance, le président Yoweri Museveni s’est engagé à remplir fidèlement ses fonctions de président de l’Ouganda, dans le respect et la protection des lois de son pays, tout en veillant au bien-être de ses concitoyens.
Yoweri Museveni, 71 ans dont 30 années au pouvoir, a été réélu dès le premier tour avec 60,62% des voix lors de la présidentielle très controversée du 18 février, et dont les résultats sont contestés par l’opposition pour des fraudes massives.
La veille, le principal opposant ougandais Kizza Besigye, crédité officiellement de 35,61% des voix lors de la présidentielle, avait lui aussi prêté serment comme président de la République, avant d’être à nouveau arrêté par la police.
De nombreux chefs d’Etat africains étaient présents à cette cérémonie, comme le Sud-africain Jacob Zuma, le Tanzanien John Magufuli ou le Sud-Soudanais Salva Kiir. Aucun pays occidental n’avait envoyé de délégation de haut niveau.
La présence du président soudanais el Béchir a valu à l’Ouganda les critiques d’organisations de défense des droits de l’Homme, dont Amnesty International qui estiment qu’en tant que signataire du Statut de Rome, qui a fondé la CPI, il était du devoir des autorités de Kampala d’arrêter le président soudanais et de le remettre à la CPI.
Mais dans son discours d’investiture, Museveni a violemment critiqué la CPI et les Occidentaux, qu’il a qualifiés d’«une bande d’inutiles» et de «pays fiers et arrogants», obligeant les délégations occidentales présentes à quitter la cérémonie d’investiture avant sa clôture.
«Nous avons perdu tout intérêt pour la CPI. La CPI n’est plus notre affaire. C’est un corps inutile. Initialement nous avons supporté la CPI en pensant qu’ils étaient sérieux, mais ce n’est qu’une poignée de personnes inutiles», a martelé le président Ougandais.
Omar el-Béchir est, depuis 2009, recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour (ouest du Soudan), qui avait fait plus de 300.000 morts selon l’ONU.