Les médias en Ouganda interdits de couvrir en direct les protestations de l’opposition
Les autorités ougandaises ont interdit ce jeudi, par la voix du ministre de l’Information, Jim Muhwezi, toute couverture télévisée en direct des mouvements de protestation organisées à l’appel du chef du FDC, un parti de l’opposition.
Kizza Besigye qui conteste la réélection en février du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, avait appelé jeudi ses partisans à manifester contre la réélection du président pour un cinquième mandat.
«Le gouvernement a pris la décision d’empêcher la couverture en direct de la campagne de défiance de Besigye», a déclaré Muhwezi.
« Cette interdiction prend effet immédiatement. Tout média qui enfreint cette directive, prise à la suite d’une décision de justice interdisant à M. Besigye de mener sa campagne de défiance, risque de perdre sa licence de diffusion», a mis en garde le ministre.
Arrivé en deuxième position lors de ces présidentielles dont il rejette les résultats, Besigye accuse le camp présidentiel de fraudes massives au cours de ce scrutin remporté dès le premier tour avec 60,62% des voix par le président sortant.
L’opposant Ougandais anciennement médecin du président Museveni a été arrêté par la police pendant la campagne électorale, le jour du scrutin, puis après l’annonce des résultats. Il y a un mois, les autorités avaient levé son assignation à résidence, qui avait duré plus de 40 jours, pour de nouveau l’arrêter brièvement le jour même.
Le président Museveni doit être officiellement investi le 12 mai à Kampala et les autorités accusent Besigye de vouloir prendre le pouvoir «par des moyens anticonstitutionnels».
« La décision du gouvernement ougandais d’interdire la couverture en direct du FDC (le parti de Besigye) est vraiment décevante, à peine quelques jours après la journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai, Ndlr) », a réagi l’ambassade des États-Unis en Ouganda sur les réseaux sociaux.