Engagement du pouvoir et l’opposition en Gambie pour des élections apaisées
Les acteurs politiques gambiens membres du parti Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) au pouvoir et ceux de l’opposition se sont engagés ce jeudi, à œuvrer pour un processus électoral pacifique devant aboutir à des élections libres, justes et transparentes.
Cet engagement pris par l’APRC et l’opposition intervient à moins de huit mois de l’élection présidentielle, alors qu’une trentaine d’opposants et défenseurs des droits de l’homme ont été emprisonnés pour avoir réclamé des réformes politiques et protesté contre la mort de leurs camarades dans le cachot des services de renseignement.
« Le parti au pouvoir, l’APRC, et tous les partis de l’opposition, y compris le Parti démocratique uni (UDP) et le Parti progressiste du peule (PPP), ont signé le communiqué conjoint publié par le comité multipartite», a confirmé Omar Jallow, précisant qu’il s’agit d’un engagement à des activités politiques «pacifiques et à la tenue d’élections libres».
Le comité multipartite, créé en 2006 et qui était en sommeil depuis 2012, a été réactivé le mois dernier. Sa dernière réunion du 22 avril s’est tenue en présence du représentant résident de l’ONU, des ambassadeurs de l’Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que de responsables de la Commission électorale, présents «à titre d’observateurs».
Au terme de cette rencontre qui avait pour but de réexaminer les statuts du comité multipartite et à s’assurer que ceux-ci sont respectés à moins de huit mois de l’élection présidentielle.
Les partis signataires de l’engagement prévoient aussi la création d’une structure spéciale au sein du comité, qui sera chargée «d’engager le dialogue avec toutes les autorités civiles et de sécurité pour résoudre les tensions politiques actuelles et prévenir de futures tensions».
En Gambie, 37 personnes, dont le chef de l’UDP, un des partis signataires de l’engagement, Ousainou Darboe, sont jugées à Banjul la capitale pour six chefs d’accusation, dont rassemblement illégal et incitation à la violence.
Selon Jallow, le comité multipartite tentera d’obtenir l’abandon par le parquet des poursuites contre les membres de l’UDP.