La justice burkinabé annule les mandats d’arrêt contre Compaoré et Soro
La Justice burkinabé a annulé pour vices de forme, ce jeudi, tous les mandats d’arrêt qui ont été émis dans le cadre du putsch de septembre, dont ceux lancés en janvier, contre Guillaume Soro, le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire et l’ex-président burkinabé, Blaise Compaoré.
Le président de la Cour de cassation du Burkina, Ahma Ouédraogo explique que le juge devait « obligatoirement informer le procureur » conformément à la procédure en vigueur en la matière.
La décision de la cour de cassation sera notifiée à la justice militaire, et le juge d’instruction peut, s’il le juge nécessaire, renouveler le mandat en tenant cette fois compte des formalités prescrites.
Guillaume Soro a été inculpé sur la base d’un enregistrement de présumées conversations téléphoniques entre lui et Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina dans lequel, les deux hommes évoquaient un projet de putsch contre le gouvernement de transition installé à Ouagadougou après le renversement de Blaise Compaoré.
Les deux accusés ont nié avoir eu pareille conversation et dénoncé une «manipulation». Le mois dernier, une expertise commanditée par l’avocat de Bassolé, Me William Bourdon, a mis en doute l’authenticité de ces enregistrements téléphoniques.
La justice burkinabè a indiqué n’a pas pu jusqu’à cette date, authentifié ces enregistrements, qui constituent pourtant la principale preuve retenue contre Djibrill Bassolé, accusé entre autres, de «haute trahison», «attentat à la sûreté de l’Etat» et «collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure» du pays.