Les orpailleurs en Mauritanie ont enfin droit à une licence
Le gouvernement mauritanien a finalement décidé de délivrer des licences aux orpailleurs mauritaniens, dont le nombre est de plus en plus important et ce dans le de réglementer les activités de recherche d’or dans le pays, a annoncé le directeur général des mines.
«Dès ce lundi, nous allons commencer à délivrer des licences aux citoyens conformément à de nouvelles dispositions légales qui viennent d’être prises» pour réglementer l’activité de recherche d’or qui occupe des milliers de personnes, a déclaré Ahmed Ould Taleb Mohamed, le directeur général des mines de Mauritanie.
«L’Etat a décidé d’agir face à la ruée des citoyens vers cette activité pour en limiter les risques et pour protéger les domaines accordés par licences, à des sociétés» étrangères, précise le directeur des mines.
Au nombre de ces sociétés étrangères figure le groupe aurifère canadien Kinross qui opère dans la zone de Tasiast, dans le nord du pays. A la recherche d’or, les populations se déplacent massivement depuis un mois vers la zone de Terjitt (250 km au nord de Nouakchott), voisine de Tasiast, ont constaté les autorités.
Pour avoir ce permis, «il faut être citoyen mauritanien, avoir un détecteur de mine dûment dédouané et payer une taxe de 100.000 ouguiyas»(250 euros). La licence est valable pour quatre mois, et celui qui la détient doit «s’engager à revendre son (produit) aux structures étatiques désignées à cet effet pour éviter les sanctions prévues», a indiqué Ould Taleb Mohamed.
En attendant, le gouvernement mauritanien a donné lundi, ordre aux forces de l’ordre, selon ce responsable, de «vider» la zone de Terjitt pour préparer le début d’application de la nouvelle mesure après avoir délimité aux orpailleurs une zone de 1.792 km2 dans le voisinage de celle de Tasiast.
En Mauritanie, le secteur aurifère souffre depuis plus d’un an, d’un marasme qui a emmené plusieurs sociétés exploitantes à réduire leur personnel à cause de la chute mondiale des cours du métal jaune. Kinross s’est ainsi séparé de centaines de travailleurs et a reporté des projets d’extension dans le pays.
Mais parallèlement on constate une ruée des Mauritaniens vers les gisements d’or, et le prix des petits détecteurs d’or manuels, auparavant vendus à moins de 200 euros, a atteint plus de 4.000 euros sur le marché local.