Guinée : Quand Bolloré passe, Getma Internationale trépasse
« La convention du 22 septembre 2008 et l’avenant du 7 novembre 2009 portant mise à concession du terminal conteneurs du Port Autonome de Conakry (PAC), son extension et l’aménagement d’un espace de la gare ferroviaire, conclue entre l’Etat guinéen et la société Getma Internationale, sont résiliés », communiquait un décret présidentiel guinée transmis à l’AFP le mercredi dernier. Le gouvernement guinéen a ainsi dénoncé son contrat d’une durée d’un quart de siècle avec l’entreprise française Getma Internationale. Selon la partie guinéenne, la société française, qui dépend du groupe Nécotrans, investisseur à hauteur de 120 millions d’euros en Guinée, a « failli a ses obligations ». C’est pourquoi, cette décision a « effet immédiat » et cela, « sans indemnité à ses frais, risque et tort ».
C’est la mesure la plus importante à l’encontre d’une grande société étrangère prise par Alpha Condé depuis son arrivée au pouvoir. La nature ayant horreur du vide, le gouvernement guinéen a sûrement déjà trouvé une alternative valable à Getma Internationale. Le groupe français Bolloré, clairement à l’affût, serait, sans surprise, l’heureux élu. Son PDG, M. Vincent Bolloré, en visite en Guinée le mois dernier, a affirmé vouloir investir 150 millions d’euros pour développer un port sec à 15 Km de Conakry. Ceci, dans l’optique de faciliter le transport des marchandises de certains pays voisins (Burkina, Mali,…), lesquelles souhaitent emprunter cet itinéraire à cause du conflit ivoirien.
En tout cas, cette affaire est loin d’être terminée. La société française Getma Internationale, tout comme le gouvernement guinéen, compte recourir aux instances judiciaires compétentes pour régler ce différend.