Au Maroc, les « révélations » des Panama Papers sont presque un secret de polichinelle
Une semaine après la publication des millions de documents de la firme panaméenne Mossack Fonseca, la tension est toujours palpable dans plusieurs pays à travers le monde et pour cause, certains dirigeants ont démissionné, d’autres sont sur le point de franchir le pas, toutefois, dans quelques rares pays, dont le Maroc, la sérénité est de mise dans cette affaire. explications.
Le quotidien français Le Monde, qui a été le premier à relayer l’Affaire Mossack Fonseca dans son volet marocain, avait pointé du doigt le secrétaire particulier du Roi Mohammed VI, Mounir Majidi. Le nom de ce dernier apparaissait en effet sur des documents attestant qu’il était le propriétaire de deux sociétés, SMCD Limited, immatriculée aux Îles Vierges britanniques et Immobilière Orion, basée au Luxembourg.
La première a mandaté Mounir Majidi pour l’acquisition d’une goélette des années 1930. La seconde, quant à elle, a servi à l’acquisition et la rénovation d’un hôtel privé à Paris. Derrière les raisons qui expliquent la création de ces deux sociétés ne se cachent rien de frauduleux, bien au contraire.
A l’exemple des grandes firmes internationales telles qu’Apple, Facebook ou McDonalds qui préfèrent s’installer dans des pays plutôt que dans d’autres pour des raisons purement fiscales, les causes ayant motivé la création de ces deux sociétés par le secrétaire du roi, ne sont ni condamnables ni illégales. Cette situation explique en grande partie le peu de remous médiatique provoqué au Maroc par l’Affaire des Panama Papers.
Les autorités fiscales étaient en effet parfaitement au courant des transactions de Mounir Majidi. Et pour cause, aucune affaire relative à du blanchiment d’argent ou de la fraude fiscale n’a été signalée au nom de ce dernier. Le recours de façon tout à fait légale et transparente à ce genre de transactions offshores s’explique souvent par un souci d’optimisation fiscale et aussi de discrétion, et se font du reste en parfaite conformité avec la législation.