Centrafrique: l’opération française Sangaris prend fin cette année
« La France va mettre fin en 2016 à Sangaris, son opération militaire en Centrafrique, estimant sa mission de restauration de la sécurité accomplie après trois ans de sanglants affrontements intercommunautaires » dans ce pays, a déclaré mercredi à Bangui, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra.
« En l’espace de deux ans, la force Sangaris a réussi à ramener le calme et à empêcher l’inacceptable», s’est félicité le ministre français devant les forces françaises à l’aéroport M’Poko, près de la capitale centrafricaine.
« Bien sûr tout n’est pas résolu mais nous voyons enfin le pays sortir d’une longue période de troubles et d’incertitudes ». «Dans un tel contexte, je peux vous confirmer la fin de l’opération Sangaris dans le courant de l’année 2016 », a-t-il assuré.
Jean-Yves Le Drian n’a pas, pour autant, donné de calendrier précis pour ce retrait, indiquant seulement que la France compte réduire en 2016, ses effectifs en Centrafrique progressivement. A l’issue de l’opération Sangaris, environ 300 soldats resteront dans le pays, contre 900 aujourd’hui.
Les 300 soldats français «rejoindront la force de l’ONU en Centrafrique (la Minusca) pour en garantir la robustesse et participer à la mission européenne de formation de l’armée centrafricaine (EUTM RCA) », a révélé Le Drian. Il a en outre précisé, que quelques militaires français continueront aussi à assurer la sécurité de l’aéroport et les soldats français déployés en Côte d’Ivoire et au Sahel seront par ailleurs, prêts à intervenir rapidement si nécessaire.
Au plus fort des tensions, la France a mobilisé quelques 2500 hommes dans le cadre de la force Sangaris, qui devait initialement être de courte durée. A l’avenir, la Minusca qui compte 12.000 hommes sera renforcée pour devenir le pilier sécuritaire dans le pays.
Ces derniers mois, plusieurs allégations d’abus sexuels impliquant des soldats français et des Casques bleus contre des civils ont entaché le mandat des forces internationales en Centrafrique, et font actuellement l’objet d’une enquête des Nations-Unies.