Congo : Un opposant appelle à la désobéissance civile
Le général Jean-Marie Michel Mokoko arrivé troisième à l’élection présidentielle au Congo Brazzaville, selon les résultats officiels, a appelé les Congolais à se «lever pour barrer la route à l’arbitraire» et à « réclamer » leur vote confisqué et volé.
Les résultats de la présidentielle ont été annoncés dans la nuit de mercredi à jeudi 24 mars par le ministre de l’intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, sur le plateau de la télévision publique. Selon ces résultats, le président sortant, Denis Sassou Nguesso, qui cumule déjà plus de 30 ans de pouvoir, est réélu dès le premier tour avec plus de 60 % des suffrages, suivi de Guy-Brice Parfait Kolélas 15 %, et du général Mokoko environ 14 %.
Mercredi, le général Mokoko avait d’abord demandé que les voix soient recomptées. Mais ce jeudi, il est passé à une vitesse supérieure en appelant le peuple congolais, dans une vidéo diffusée sur YouTube, à la désobéissance civile.
« Les procès-verbaux en notre possession, collectés dans les bureaux de vote à travers l’ensemble du territoire national, ne permettent pas au candidat Denis Sassou-Nguesso d’espérer gagner cette élection », a déclaré le général dans son message relayé sur d’autres réseaux sociaux.
« Il est temps de cesser d’avoir peur », ajoute-t-il en citant la Conférence nationale souveraine de 1991, qui avait une première fois contraint Denis Sassou Nguesso à quitter le pouvoir, ouvrant ainsi la porte du multipartisme dans le pays.
Déjà peu après son retour au pays et pendant la campagne électorale, Jean-Marie Michel Mokoko a vu sa liberté de mouvement limitée par les services de sécurité du régime. Sa résidence était encerclée par les forces de sécurité, qui l’ont maintes fois convoqué pour des interrogatoires.
« La démocratie, c’est le pouvoir du peuple, exercé par le peuple et dans l’intérêt du peuple. Ce n’est pas le pouvoir d’un clan et de ses séides, qui tiennent le peuple en otage », ajoute le général.
Aussi ses déplacements, notamment à Pointe-Noire, où il est très populaire, ont d’abord été entravés par des interdictions de prendre l’avion, et les autorités congolaises ont également tenté de l’empêcher de tenir son dernier meeting à Brazzaville, le 18 mars soit deux jours avant les votes.
Malgré le retour progressif des communications coupées durant plus de quatre jours pour des raisons sécuritaires selon le pouvoir, l’ambiance à Brazzaville reste tendue.