Côte d’Ivoire : Gbagbo nationalise le cacao !
Subissant le contrecoup du bras de fer qui perdure au sommet de la nation, la situation économique de la Côte d’Ivoire ne fait que décliner. Lundi dernier, le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a décidé par ordonnance que, désormais, l’Etat contrôlerait la filière du cacao à la place des multinationales, lesquelles s’occupaient jusque-là de l’achat et de l’exportation des fruits.
Encore une décision de nationalisation dans le but de contrecarrer l’asphyxie financière que lui impose son rival et président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara. Ce dernier avait, en fin janvier, ordonné l’arrêt des exportations du cacao, appel qui avait été respecté par les acteurs de la filière. Or, celle-ci couplée à la filière caféière représentent 20 % du PIB du pays. Egalement, en temps normal, les deux produits rapportent au Trésor Public des contributions de 100 milliards de FCFA (200 millions de dollars américains). Bref, pour assurer les salaires des fonctionnaires, Gbagbo ne peut, vraisemblablement, pas se passer de ces entrées.
Quant à la réussite de cette nouvelle étatisation, le scepticisme est permis. Car, après la nationalisation de certains établissements financiers de la place, le système bancaire ivoirien est toujours en crise. Et, sans avoir résolu ce préalable, la filière du cacao ne peut pas fonctionner, faute de crédits. L’Etat non plus n’a pas les moyens d’acheter le cacao et de rémunérer tous les maillons de la chaîne de production. La Côte d’Ivoire est donc entrain de sombrer économiquement. Pire, elle fait également face à la naissance d’une guerre civile, réalité qui rend les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.