Afrique du sud : Un juge critique les autorités pour n’avoir pas arrêté le président Béchir
Un juge de la Cour suprême de l’Afrique du Sud a estimé mardi que le gouvernement avait illégalement agi en permettant au président soudanais Omar el-Béchir de quitter le pays en juin dernier alors qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
A l’époque, une plainte avait été déposée par une ONG qui coopère avec la Cour pénale internationale (CPI). Le président El-Béchir assistait à un sommet de l’Union africaine à Johannesburg, lorsque la Haute Cour avait ordonné son arrestation pour qu’il soit livré à la CPI.
La Cour suprême d’appel a qualifié de «honteuse» la réaction du gouvernement de Pretoria, qui avait avancé que le président soudanais s’était échappé du pays. D’ailleurs, l’avion du président soudanais avait quitté nuitamment l’Afrique du sud à partir d’un aéroport militaire bien gardé.
La CPI accuse le président El-Béchir d’avoir organisé des massacres contre les populations civiles dans le Darfour. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui. L’Afrique du sud, membre de la CPI, avait été contactée pour son arrestation, au moment où le président soudanais séjournait sur son territoire en juin 2015.
Un juge de Pretoria avait ouvert une instruction sur cette affaire, avant d’apprendre que l’hôte gênant avait déjà regagné son pays. L’Etat sud-africain avait toutefois fait appel de la décision du tribunal de Pretoria. Un appel rejeté en septembre dernier par la justice.
Mécontent, le ministère sud-africain de la Justice avait alors saisi la Cour suprême d’appel mais celle-ci a également confirmé la bavure de l’exécutif sud-africain.