Burundi : Le président d’un parti d’opposition arrêté à Bujumbura
La police burundaise a arrêté ce mercredi à son domicile, l’un des rares leaders de l’opposition toujours dans le pays, secoué par une crise profonde depuis plus de dix mois, suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Hugo Haramategeko, le président du parti Nouvelle alliance pour le développement du Burundi (Nadebu), a été arrêté alors qu’il était encore chez lui dans le quartier de Mutakura, un quartier contestataire dans le nord-est de la capitale, selon un membre de sa famille.
La police l’a interpellé peu après 06h00 du matin, sans lui laisser même pas le temps de se rhabiller correctement, précise Charles Nditije, président de l’aile majoritaire de l’Uprona, qui dénonce cette « arrestation arbitraire ».
Pour Nditije, la seule raison pour laquelle Hugo Haramategeko a été arrêté c’est parce qu’il a participé à la marche contre un troisième mandat brigué par le président Nkurunziza. « Nous avons appris qu’il avait finalement été amené vers une destination inconnue après avoir transité par les cachots de la zone voisine de Cibitoke », s’est-il inquiété.
Haramategeko, un haut fonctionnaire au ministère burundais de la Santé, est l’un des rares chefs de partis de l’opposition à ne pas avoir fui le Burundi depuis le début de la crise, tout comme Nditije et Léonce Ngendakumana du parti Frodebu, deux vieux routiers de la politique burundaise.
Son arrestation intervient au lendemain d’une visite de huit jours au Burundi de trois experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU afin d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme commises durant les dix mois de crise dans le pays.