Libye: L’ONU dénonce une paralysie politique et institutionnelle créée par le parlement de Tobrouk
Le représentant spécial du secrétaire général pour la Libye, Martin Kobler, a dénoncé mercredi, devant le conseil de sécurité, la paralysie politique et institutionnelle en Libye, toujours en attente de la validation du nouveau gouvernement d’union nationale par la Chambre des représentants du parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale.
« Le vide militaire et politique actuel permet aux groupes terroristes et aux réseaux criminels de s’enraciner. Aujourd’hui, la Libye n’a pas d’institutions publiques véritables », a déclaré Kobler devant les membres du Conseil de sécurité, appelant le parlement libyen à formaliser son approbation du gouvernement d’union nationale, prévu dans le dernier accord conclu à Skhirat au Maroc.
« La Libye ne peut pas être tenue en otage par des minorités à la Chambre des représentants et au Congrès général national. Dans ces deux forums, il y a des majorités claires qui sont d’accord pour avancer rapidement vers l’établissement d’un gouvernement d’union nationale. Le pays a besoin d’avancer, ou bien il risque de se diviser et de s’effondrer », a commenté Kobler.
Le représentant spécial de Ban Ki-moon a rappelé qu’en janvier, la présidence du Conseil libyen avait présenté un cabinet pour approbation par la Chambre des représentants, qui même si elle a approuvé l’accord politique libyen sur le principe, a demandé à la présidence du Conseil de nommer un nouveau gouvernement plus restreint.
« Après des jours de délibérations sans relâche, la présidence du Conseil a finalisé le 14 février une nouvelle liste de candidats pour un cabinet plus réduit. Le 22 février, la Chambre des représentants s’est réunie pour examiner ce deuxième cabinet présenté par la présidence du Conseil. Toutefois, sa session a été interrompue par une minorité de parlementaires qui se sont opposés au vote, et ont eu recours à des menaces et à des intimidations pour empêcher la majorité d’exprimer librement son vote », explique encore Kobler.
Ce dernier se dit persuadé qu’un vote positif aurait pu avoir lieu le 22 février dernier si les dirigeants de la Chambre des représentants s’étaient montrés plus déterminés à aller de l’avant.