Centrafrique: l’élection de Touadéra validée par la Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle centrafricaine a confirmé mardi la victoire de Faustin-Archange Touadéra à la présidentielle du 14 février, rejetant les recours en annulation qui ont été déposés par plusieurs partis ayant soutenu Anicet-Georges Dologuélé au second tour.
Candidat malheureux au second tour, M Dologuélé avait accusé son rival de « fraudes organisées », mais n’avait pas déposé de recours contre les résultats provisoires proclamés par l’Agence nationale des élections (ANE).
Les résultats proclamés par l’ANE ont été confirmé par la Cour constitutionnelle. « Faustin-Archange Touadéra a été élu président de la République Centrafricaine avec 693.864 voix (62,69%) contre 412.881 (37,31%) pour Anicet-Georges Dologuélé », a déclaré son président, Zacharie Ndouba.
M. Dologuélé était un des favoris parmi 30 candidats en lice pour le premier tour où il est arrivé en tête avec 23,78%, suivi à la grande surprise, par M. Touadéra (19,42%), candidat indépendant qui avait fait une campagne discrète avec moins de moyens financiers que son adversaire.
Largement en tête dans les fiefs des partisans de l’ex président François Bozizé de l’ouest du pays, M. Touadéra avait été surnommé « candidat du peuple ». Ces scores démontrent qu’il a bénéficié d’une grande partie de l’électorat traditionnel de Bozizé, dont le parti avait pourtant appelé à voter pour M. Dologuélé.
D’un naturel effacé et modeste, M. Touadéra, 58 ans, a la réputation d’être un « bosseur » qui, pendant qu’il était premier ministre, n’a pas cessé d’enseigner à l’université de Bangui.
Dernier premier ministre de l’ex-président François Bozizé dont le renversement en 2013 par la rébellion, a précipité le pays dans un cycle de tueries inter-communautaires, M. Touadéra doit gérer un très lourd passif économique, sécuritaire et social en Centrafrique, l’un des pays les plus pauvres de la planète, malgré son potentiel agricole et minier.
La situation alimentaire est « des plus critiques » en République centrafricaine, où plus de la moitié de la population souffre de la faim après trois ans de violences inter-communautaires, ont mis en garde ce mardi dans un communiqué conjoint la FAO et le PAM.