Burundi : Le président NKurunziza accepte l’envoi d’observateurs et d’experts militaires de l’UA
L’Union Africaine (UA) va déployer 100 observateurs des droits de l’Homme et 100 experts militaires pour surveiller la situation au Burundi, a annoncé ce samedi, le président sud-africain, Jacob Zuma, le chef de la délégation l’UA, au terme d’une visite ces jeudi et vendredi à Bujumbura.
Le Burundi est secoué par des violences désormais armées qui ont déjà fait plus de 400 morts et 240.000 personnes exilées dans les pays voisins. Plusieurs mouvements de défense des droits de l’Homme dénoncent l’existence de fosses communes, de nombreux cas d’exécutions sommaires et d’assassinats ciblés.
La délégation de l’UA « a exprimé son inquiétude face aux niveaux de violence, aux pertes de vies humaines et à l’instabilité politique dans laquelle se trouve le pays ». Dans un communiqué publié samedi sur le site de la présidence sud-africaine, la délégation des médiateurs africains suggère «fermement que la solution aux problèmes politiques du Burundi ne peut être trouvée que par le biais d’un engagement inclusif et pacifique » des parties concernées.
La présidence burundaise a réaffirmé dans un communiqué, son refus de dialoguer avec un groupe d’opposants notamment le Cnared, la principale plateforme d’opposition, qu’il accuse d’être l’instigatrice de la contestation contre le 3ème mandat du président et d’avoir participé à une tentative de coup d’Etat en mai 2015, contre le pouvoir en place.
Une position qui avait déjà causé l’échec des précédentes tentatives de pourparlers initiées par la médiation ougandaise.
Selon la présidence burundaise, les chefs d’Etat membres de la délégation de l’UA ont convenu également d’augmenter le nombre d’observateurs et d’experts militaires déployés dans le pays, pour «surveiller la frontière entre le Burundi et le Rwanda ».
Les relations entre le Burundi et le Rwanda voisin se sont dégradés davantage ces derniers mois, Bujumbura et un groupe d’experts de l’ONU accusent Kigali d’entraîner sur son sol des réfugiés burundais pour déstabiliser le régime du président Nkurunziza.
En plus du président Nkurunziza, la délégation de haut niveau de l’UA a rencontré deux des rares chefs de partis d’opposition à ne pas avoir fui le pays, des membres de la société civile, des autorités religieuses et un ancien président.
Au sortir de son entretien avec la délégation de l’UA jeudi dernier, le président de l’aile d’opposition du parti Uprona, Charles Nditije, visiblement déçu de cette rencontre, avait déclaré « nous avons eu l’impression que ces chefs d’Etat sont venus conforter Nkurunziza dans son troisième mandat ».