Ouganda : le président Museveni célèbre sa victoire et menace les opposants
Le président ougandais Yoweri Museveni a remercié ce dimanche, les Ougandais de l’avoir réélu pour un cinquième mandat à l’issue d’une présidentielle dénoncée comme « frauduleuse » par l’opposition.
Dans un discours télévisé retransmis depuis son ranch familial dans l’ouest du pays, Museveni s’est dit très content des Ougandais qui ont voté massivement, brocardant les dirigeants de l’opposition qu’il a qualifié de «démagogues, menteurs ».
« Nous utiliserons la manière douce et la manière forte pour maintenir la paix en Ouganda. Par manière douce je veux dire parler à la jeunesse, que ces hommes politiques criminels tentent d’utiliser. Mais on peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s’occuper des trouble-fêtes », a-t-il mis en garde.
Museveni a été déclaré vainqueur samedi de l’élection présidentielle avec 60,7% des voix au terme du premier tour du scrutin qui s’est tenu jeudi dernier, devançant son principal adversaire, l’opposant historique Kizza Besigye, qui n’a obtenu que 35,3% des suffrages.
Besigye a été interpellé deux fois pendant le processus électoral. D’abord à trois jours du scrutin et ensuite le jour même du vote. Ses partisans ont été dispersés violemment avant le vote et sa maison a été encerclée par la police à l’annonce des résultats.
Kizza Bessigye a dénoncé une parodie d’élection alors que l’autre candidat de l’opposition Amama Mbabazi, arrivé troisième avec 1,4% des voix, a estimé que les résultats annoncés ne représentaient pas la volonté du peuple ougandais.
Dans son discours, le président Museveni a réfuté les critiques sur la Commission électorale, dont l’impartialité a été mise en cause par les observateurs de l’Union européenne et du Commonwealth.
« Je n’ai de leçon à recevoir de personne. Ces Européens ne sont pas sérieux», a lancé Museveni. Il a également écarté les accusations de fraude en affirmant que si elles étaient vraies, il aurait été déclaré vainqueur à Kampala, alors que la capitale est réputée acquise à l’opposition.