Guinée: la grève générale largement suivie à Conakry et à l’intérieur du pays
Une grève générale illimitée lancée par des syndicats pour une série de revendications a complètement paralysé lundi, la capitale de la Guinée, Conakry et d’autres villes et localités de l’intérieur, où les rues étaient presque vides, les bureaux, commerces et banques étaient fermés.
A travers le pays, « la grève est suivie à 100%», a affirmé Louis Mbemba Soumah, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), l’une des coalitions qui a appelé à l’arrêt de travail, avec la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), la plus importante confédération de travailleurs du pays.
Ces centrales syndicales exigent notamment la baisse des prix des carburants et la satisfaction des revendications salariales de leurs adhérents.
Un déploiement policier important était visible à travers la capitale, principalement sur les grands boulevards et devant des écoles et universités, publiques comme privées, qui elles aussi n’ont pas ouvert leurs portes ce lundi.
Les routes de Conakry, familières aux embouteillages, étaient désertées par les véhicules. Les banques étaient fermées, comme les boutiques, commerces et marchés, dont celui de Madina, le poumon économique de la capitale, en banlieue. Seules quelques stations-services fonctionnaient dans le centre-ville.
Le transport en commun était également à l’arrêt, tant sur le réseau national qu’international, a indiqué Amadou Bah, chef de ligne à la gare routière de Bambéto (banlieue) affirmant que «tant que nos patrons n’ordonnent pas l’ouverture de la gare, aucun véhicule ne partira d’ici, ni pour l’intérieur du pays ni pour les pays voisins ».
Même constat à l’intérieur du pays, dans plusieurs grandes villes, notamment Kankan (est), N’Zérékoré (sud), Labé (nord), Mamou (centre) et Boké (nord-ouest), ont indiqué des résidents joints par téléphone depuis Conakry.
Déjà en janvier 2015, un arrêt de travail d’ampleur nationale avait été lancé par les syndicats pour réclamer des augmentations salariales dans les secteurs public et privé. Ils avaient mis fin à leur mouvement dès son deuxième jour, après avoir trouvé un accord avec l’Etat.