Côte d’Ivoire : Ouattara opposé au transfert des Ivoiriens à la CPI
A l’issue d’une rencontre à Paris avec son homologue français François Hollande, le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé ce jeudi qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la Cour pénale internationale (CPI), estimant que la Côte d’Ivoire avait désormais une « justice opérationnelle ».
La Côte d’Ivoire n’envisage cependant pas de se retirer de la CPI, a souligné Ouattara contrairement à certains dirigeants africains qui, lors d’une réunion dimanche dernier, au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, ont soutenu l’idée d’un retrait commun de la CPI, lui reprochant de « s’acharner » contre les dirigeants africains.
« Ce qu’il faudrait c’est que l’Union africaine mette en place une Cour africaine qui puisse juger les Africains en Afrique », a estimé le président ivoirien.
L’ex président ivoirien Laurent Gbagbo, et son leader de jeunesse Charles Blé Goudé comparaissent actuellement devant la CPI pour leur rôle présumé dans la commission de crimes contre l’humanité lors de la crise post électorale qui avait fait plus de 3.000 morts en 5 mois. Mais aucun membre du camp Ouattara n’a encore été inquiété par la Cour qui avait promis poursuivre les deux camps accusés de crimes contre l’humanité.
« La CPI a joué le rôle qu’il fallait. A la sortie de la crise électorale, nous n’avions pas de justice, le pays était totalement en lambeaux (…) maintenant nous avons une justice qui est opérationnelle », a-t-il lancé.
Ouattara avait déjà refusé de livrer à la CPI Simone Gbagbo, épouse de Laurent, malgré plusieurs requêtes de la Cour. Jugée en mars 2015 à Abidjan, l’ancienne Première dame a été condamnée à 20 ans de prison.
Pour des membres de l’opposition ce refus du président Alassane Ouattara de livrer Simone Gbagbo, lui servira de prétexte pour refuser par la suite l’extradition à La Haye de ses partisans.