La RDC éprouve des difficultés à financer les élections
Le Premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Matata Ponyo a déclaré ce mardi, que son gouvernement ne pourra pas financer les élections si le cours du cuivre tombait à 2.600 dollars la tonne.
Matata a estimé que les prix allaient « descendre davantage » en 2016 en raison de la contraction de la demande chinoise qui va avoir « un impact direct » sur les recettes budgétaires du pays. Néanmoins, la RDC, a-t-il assuré, pourrait bien se passer de l’aide du Fonds monétaire international (FMI).
Malgré les grandes difficultés budgétaires, le Premier ministre a réaffirmé que le recours de son gouvernement aux institutions financières internationales n’était pas à l’ordre du jour, car estime-t-il, « les performances économiques » du pays se réalisent « sans programme avec le FMI ».
« Si le cours du cuivre tombe à 2.600 dollars la tonne et le baril de pétrole à 10 dollars et que toutes les entreprises minières ferment (…) nous n’allons pas financer les élections avec l’argent des ménages », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse, faisant allusion à un scénario pessimiste.
Fin janvier, le ministre de l’Intérieur Évariste Boshab avait déclaré que le gouvernement s’engageait de manière « ferme, irrévocable et sans équivoque » à financer la révision du fichier électoral, pour la tenue de la présidentielle prévue en 2016. Selon la Commission électorale, les opérations devraient globalement coûter autour de 1,2 milliard de dollars.
La RDC vit une crise politique depuis la réélection en novembre 2011 du président Joseph Kabila à l’issue d’élections marquées par des fraudes massives.
Depuis plus de deux ans, l’opposition accuse le chef de l’État, dont le mandat expire en décembre 2016, de chercher à se maintenir au pouvoir au-delà du mandat constitutionnel, alors que la loi fondamentale lui interdit de se représenter.