L’UA sursoit à l’envoi de ses troupes au Burundi
Les chefs d’Etat africains ont décidé ce dimanche, à à l’occasion de leur sommet à Addis-Abeba, de poursuivre les discussions avec les autorités du Burundi afin de les convaincre d’accepter le déploiement de la « mission de stabilisation » de 5.000 hommes.
Le principe de l’envoi de troupe de l’union africaine avait été admis mi-décembre, restait la question de savoir s’il fallait ou non attendre l’autorisation des autorités du pays.
Le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe s’est déclaré « satisfait » de cette décision de l’UA de surseoir à l’envoi d’une force de maintien de la paix dans son pays.
« On ressent un brin de satisfaction: les chefs d’État ont compris que là, il y avait eu un manquement dans la décision. On ne sait même pas pourquoi ils s’étaient empressés de prendre cette décision » a déclaré le ministre à la presse, à l’issue du 26e sommet de l’Union Africaine.
Les chefs d’Etats et de gouvernements africains ont ainsi décidé d’envoyer à Bujumbura la capitale burundaise, une « délégation de très haut niveau » pour discuter avec le gouvernement du déploiement de la force.
« Si le Burundi l’accepte, ce sera une force pour le désarmement des milices, la protection des civils en coopération avec les forces de police locales, la facilitation du travail des observateurs des droits de l’Homme », a expliqué Smaïl Chergui, le Commissaire de l’UA à la Paix et la Sécurité.
Pour Chergui, l’organisation régionale n’a pas« de volonté ni d’occuper ni d’agresser », sa mission a pour objectif de « donner un peu de quiétude à tout le monde ».
La décision du président burundais Pierre Nkurunziza, en avril 2015, de briguer un troisième mandat, a plongé son pays dans une grave crise politique. A ce jour, plus de 400 personnes ont été tuées et 230.000 personnes se sont exilées depuis le déclenchement de cette crise. La capitale Bujumbura est désormais le théâtre de nombreuses exécutions extrajudiciaires, d’accrochages nocturnes réguliers, tandis que les auteurs d’un coup d’Etat avorté en mai ont promis de renverser le gouvernement par les armes si nécessaire.