Côte d’Ivoire : La CPI appelée à accélérer son enquête sur les crimes commis par le camp Ouattara
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) doit accélérer son enquête sur les crimes qui ont été commis par les troupes soutenant Alassane Ouattara lors de la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, ont réclamé mardi les avocats d’un millier de victimes présumées.
Ils ont déposé plusieurs dossiers en ce sens à la CPI, alors que s’ouvrira ce jeudi le procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, 70 ans, qui avait refusé de quitter le pouvoir, et de Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes, l’un des plus fidèles de l’ex président.
Cinq ans après la crise qui avait fait plus de 3.000 morts en cinq mois de violences, « aucun membre des forces pro-Ouattara suspecté d’avoir commis ces graves crimes contre l’humanité n’a été poursuivi », affirme dans un communiqué Me Habiba Touré au nom d’un collectif de ses confrères.
Les 1.073 victimes, dont 230 enfants, pour lesquels ces avocats se sont constitués, assurent avoir été ciblées par les forces pro-Ouattara au moment de la crise post-électorale du fait de leur appartenance au groupe ethnique Wê, groupe présumé soutenir Laurent Gbagbo, selon Mme Touré.
« Les victimes s’étonnent de l’inertie du Procureur de la CPI, alors qu’elles continuent de subir de nouveaux crimes et les conséquences des exactions déjà subies », souligne Mme Touré, ajoutant que « Ce sentiment d’invincibilité et d’impunité qui se développe chez les forces pro-Ouattara (…) leur laisse tout le temps nécessaire pour faire disparaitre les preuves ».
Aussi, plusieurs ONG ont demandé que les supporters de Alassane Ouattara l’actuel président soient jugés. Les partisans de Laurent Gbagbo le réclament aussi, en affirmant que la CPI se fait l’instrument d’une « justice des vainqueurs ».