L’ONU pourrait sanctionner le président et le chef des rebelles sud-soudanais
Pour un groupe d’experts de l’ONU, le Conseil de sécurité devrait sanctionner le président du Soudan du Sud, Salva Kiir et le chef des rebelles, Riek Machar et imposer au Soudan du Sud un embargo sur les armes qui alimentent le conflit dans le pays.
Les experts de l’ONU accusent Salva Kiir et Riek Machar d’être les responsables de la majorité des violences commises depuis deux ans dans le pays. Leur imposer des sanctions ciblées, estiment-ils, constituerait la mesure la plus ferme jamais prise par les 15 membres du Conseil de sécurité sur la crise sud soudanaise.
« Il existe des preuves claires et convaincantes, que la plupart des actes de violence commis pendant la guerre, dont les attaques contre des civils et les violations du droit humanitaire international et des droits de l’homme, ont été ordonnés par des responsables au plus haut niveau du gouvernement et de l’opposition ou que ces responsables en avaient connaissance », affirme le rapport des experts.
Kiir et Machar « ont le contrôle de leurs forces respectives » et les deux camps « ont entrepris régulièrement des actes et des politiques » qui les rendent passibles de « sanctions ciblées », expliquent-ils.
Devenu indépendant en juillet 2011, le Soudan du Sud a replongé dans la guerre depuis le 15 décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l’armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques nourries par la rivalité entre Kiir et son ex-vice président Machar.
Sous la menace de sanctions, gouvernement et rebelles ont conclu un accord de paix le 26 août dernier. Mais cet accord « n’a pas fait baisser la violence de manière significative » précise le rapport qui souligne également que les deux camps cherchent toujours activement à se procurer des armes, même après la signature de l’accord.