L’ONU et l’UA pour une solution « par étapes » au Burundi
La rencontre, samedi à Addis Abeba, entre les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU et les dirigeants de l’Union africaine (UA) a porté principalement sur le déploiement d’une force africaine au Burundi et sur la reprise des discussions avec l’opposition.
Pour les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU il faut une solution « par étapes » avec les dirigeants de l’Union africaine pour essayer d’enrayer l’escalade des violences au Burundi, vu que le président Pierre Nkurunziza s’oppose formellement à toute ingérence internationale dans son pays.
La rencontre s’est tenue au siège de l’UA à Addis Abeba, alors que les envoyés des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont reconnu avoir enregistré très peu d’avancée vendredi à Bujumbura, au cours de leurs entretiens avec le président Nkurunziza.
Les discussions avec les autorités burundaises ont porté sur le déploiement d’une force africaine au Burundi et sur une reprise du dialogue avec l’opposition pour mettre fin à la crise qui a été déclenchée par la candidature et l’élection controversée l’an dernier du président sortant, à un troisième mandat.
Mais Pierre Nkurunziza « est dans le déni total des dangers », a regretté samedi l’ambassadeur égyptien Amr Aboulatta, à l’issue de cette tournée de trois jours.
Selon l’ambassadrice des Etats-Unis, Samantha Power les discussions de vendredi avec le président burundais « n’avaient pas été aussi productives » comparativement aux attentes du Conseil de sécurité.
Pierre Nkurunziza est resté intransigeant, et a rejeté les appels à un dialogue inclusif, pour de nouveaux efforts de médiation et pour l’envoi de la force africaine. Il a réfuté l’hypothèse que les violences puissent déboucher sur des massacres ethniques. « Je vous garantis qu’il n’y aura plus de génocide au Burundi », a-t-il assuré, promettant que « le pays est en sécurité à 99 % ».
Le sommet de l’UA prévu les 30 et 31 janvier en Ethiopie, doit plancher sur le projet de déployer au Burundi, une force africaine de 5.000 hommes, une force que Bujumbura a déclaré qu’elle traitera comme une « force d’invasion et d’occupation ». Les discussions porteront également sur les conclusions de la médiation ougandaise.