Rwanda : Washington déçu par la candidature de Kagame pour un troisième mandat
Le président rwandais Paul Kagame a annoncé jeudi dernier qu’il briguera un troisième mandat à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, après l’adoption d’une révision de la Constitution.
« Vous m’avez demandé de diriger à nouveau ce pays après 2017. Etant donné l’importance que vous y accordez, je ne peux qu’accepter », a déclaré Kagame lors d’un discours de fin d’année diffusé par la télévision nationale.
Lors d’un référendum organisé en décembre, 98,3% des Rwandais ont voté pour une révision de la Constitution, laquelle permettait à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat en 2017, et potentiellement de diriger le pays jusqu’en 2034.
Tout en écartant l’idée d’être président à vie, Kagame, 58 ans, a affirmé que les conditions pour maintenir la stabilité politique étaient « effectivement les mêmes que celles qui sont nécessaires pour construire la prospérité que nous pouvons déjà apercevoir à l’horizon ».
Les Etats-Unis se sont aussitôt déclarés « profondément déçus » par la décision du président rwandais. Washington et l’Union Européenne ont exprimé à plusieurs reprises leur profonde inquiétude et ont appelé Kagame à résister à l’envie de briguer un troisième mandat en 2017.
« Avec cette décision, le président Kagame rate une occasion historique de renforcer et consolider les institutions démocratiques que le peuple rwandais s’est échiné à bâtir depuis plus de 20 ans », a déclaré samedi dernier, dans un communiqué, le porte-parole du département d’Etat américain, John Kirby.
« Les Etats-Unis estiment que les changements de pouvoir respectant la constitution sont essentiels aux démocraties solides et que les efforts de dirigeants sortants visant à changer les règles pour se maintenir au pouvoir affaiblissent les institutions démocratiques », a ajouté Kirby dans son communiqué.
Elu en 2003 et réélu en 2010 avec plus de 90% des voix à chaque fois, Kagame avait indiqué que sa décision de se représenter en 2017 dépendait des résultats du référendum sur la modification de la constitution.