Côte d’Ivoire: Grâce présidentielle pour 3.100 prisonniers de la crise postélectorale
Le président ivoirien, Alassane Ouattara a annoncé dans son traditionnel discours à la nation du 31 décembre, avoir accordé sa grâce à 3.100 détenus de la crise postélectorale.
« J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite », a déclaré le président ivoirien.
Parmi les bénéficiaires de cette « grâce », Sébastien Dano Djedjé, ancien ministre proche de Laurent Gbagbo inculpé par la justice ivoirienne pour « discrédit sur une décision de justice, violence et voies de faits sur les forces de l’ordre, rébellion et atteinte à l’ordre public ».
Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, cette mesure de grâces devait concourir à la cohésion nationale, invitant tous ses «concitoyens à saisir cette nouvelle opportunité en vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix ». Il a réitéré à la même occasion, sa volonté d’organiser un référendum constitutionnel pour 2016 et promis de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes.
Pendant la campagne électorale de la dernière présidentielle, l’opposition ivoirienne avait sans cesse réclamé la libération des prisonniers politiques, reprochant au président Ouattara de mettre en œuvre une « justice des vainqueurs».
L’opposition ivoirienne ne semble pas entièrement satisfaite de la grâce présidentielle. Séri Gouagnon, un membre du parti de Gbagbo affirme qu’«on est particulièrement déçus, en utilisant l’article 45 (droit de grâce), ce sont les prisonniers de droit commun qui vont être graciés mais quant aux prisonniers politiques, cette grâce ne résout pas le problème».
Selon un décompte de la presse locale, 70 prisonniers politiques ont été libérés en 2015.