Centrafrique : Des élections porteuses de paix ?
Les électeurs centrafricains sont appelés aux urnes ce mercredi, pour élire leur futur président et un nouveau parlement, avec l’espoir d’une sortie de crise consécutive à la persistance des violences dans le pays, trois ans après le début de la guerre civile suite au renversement par les ex-rebelles de la Séléka, du régime de François Bozizé, en mars 2013.
Très attendu, ce rendez-vous électoral au cours duquel 30 candidats sollicitent les suffrages de 1,9 million d’électeurs inscrits pour la magistrature suprême devait initialement avoir lieu dimanche 27 décembre, selon le calendrier officiel réaménagé à la dernière minute il y a trois jours pour un énième report depuis 2014.
C’est la seconde étape d’un processus ouvert par la tenue le 13 décembre d’un référendum constitutionnel qui avait été émaillé de violences meurtrières, principale cause d’un taux de participation faible de 33% au niveau national et de 26% à Bangui, la capitale du pays.
Pour la présidentielle et les législatives de mercredi 30 décembre, l’Autorité nationale des élections (ANE), organe en charge de l’organisation de ces consultations populaires censées avant tout permettre un retour à l’ordre constitutionnel, en promettant un scrutin apaisé.
« Il y a moins de soucis maintenant. En dehors des 3e et 4e arrondissements de Bangui, dans le Nord, il y a trois préfectures (Nana-Gribizi, Bamingui-Bangouram, la Vakaga, et dans une moindre mesure la Haute-Kotto) qui posaient problèmes. On a déployé les forces nationales et internationales dans toutes ces zones. Donc, au jour d’aujourd’hui, la situation est sous contrôle », a assuré Sakanga Morouba, responsable de la logistique au sein de l’ANE.
Ce sont des zones pour la plupart sous contrôle du Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), groupe armé dirigé par Nourredine Adam, ex-numéro deux de la Séléka et ex-ministre de la Sécurité publique de Michel Djotodia, le leader de l’ex-rébellion et éphémère chef de l’Etat par intérim aujourd’hui en exil à Cotonou (Bénin).
Dans le viseur de la justice centrafricaine et internationale, Adam a annoncé un « cessez-le-feu total » pour permettre la tenue de ces élections, une décision que les autorités de Bangui, conscientes de la capacité de nuisance de ce seigneur de la guerre et ses hommes ainsi que des autres organisations similaires présentes dans le pays, affirment en tout état de cause accueillir avec une grande prudence.