Burundi : naissance officielle d’une rébellion
La naissance officielle des « forces républicaines du Burundi » (Forebu) une rébellion burundaise, a été annoncée mercredi au Burundi. Son objectif est de « chasser du pouvoir » le président Pierre Nkurunziza, acculé par la pression internationale qui lui fait injonction de discuter avec l’opposition.
La création de la Forbu a été proclamée par un ancien officier supérieur de l’armée burundaise, le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, qui selon lui, regroupe les principaux groupes armés qui opèrent au Burundi. « Chasser par la force Nkurunziza du pouvoir pour restaurer l’Accord d’Arusha et la démocratie », telle est la mission que s’est assignée la rébellion, a expliqué le lieutenant-colonel Édouard Nshimirimana.
L’Accord d’Arusha avait consacré un partage du pouvoir entre Hutu et Tutsi, après la guerre civile qui a opposé entre 1993 et 2006 l’armée, majoritairement tutsi, à des groupes rebelles hutus.
Depuis plusieurs mois, des bandes armées attaquaient les forces de l’ordre à Bujumbura et en province, mais sa création n’avait jamais été officialisée et elle n’avait pas de nom. La dernière attaque avait coûté la vie à 87 personnes, selon le bilan officiel, mais certainement plus de 200 tués selon l’Onu.
Ces derniers jours, le gouvernement burundais a montré quelques signes d’un fléchissement suite à la pression de la communauté internationale, en acceptant de renouer le dialogue avec l’opposition.
Les premiers pourparlers n’avaient pas abouti à un accord, la délégation du gouvernement s’était retirée, deux jours avant la présidentielle contestée de juillet qui avait débouché sur la réélection de M. Nkurunziza.
Selon le ministre ougandais de la Défense, M. Cripus Kiyonga, le dialogue entre le gouvernement et l’opposition reprendra à Kampala, la capitale Ougandaise, le 28 décembre sous l’égide du président ougandais Yoweri Museveni, le médiateur désigné par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC).
Il aura lieu dans le palais présidentiel à Entebbe, près de Kampala. « Il y a 14 groupes, dont le parti au pouvoir, les partis d’opposition et la société civile qui seront là », a déclaré M. Kiyonga, sans pouvoir dire si le président Nkurunziza serait présent.