La justice française a lancé un mandat d’amener contre Guillaume Soro
Les avocats français du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, ont protesté ce lundi contre le mandat d’amener délivré le même jour, par une juge française a l’encontre de leur client qui séjourne actuellement en France où il participe à la COP21.
Me Jean-Pierre Mignard, l’un des avocats de Soro n’a pas souhaité préciser si son client se trouvait toujours en France, tout en évoquant « un blocage » et la nécessité de « lever ce mandat » délivré par Sabone Khéros, la juge d’instruction parisienne.
Dans un communiqué, les avocats du président de l’assemblée nationale ivoirienne estiment que leur client « est, en effet, l’un des représentants officiels de la Côte d’Ivoire à la Conférence » de l’ONU sur le climat qui se déroule au Bourget, près de Paris, et bénéficierait de facto selon eux, de l’immunité diplomatique.
La juge d’instruction cherche à entendre M. Soro suite à la plainte déposée en 2012 par Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, et citoyen franco-ivoirien pour « enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain ».
Michel Gbagbo arrêté le 11 avril 2011 avec son père a été transféré dans une prison au nord du pays où il a séjourné pendant plusieurs mois avec plusieurs autres cadres du parti de Laurent Gbagbo dont Pascal Affi N’guessan, candidat du Fpi à la présidentielle d’octobre dernier.
« Les faits allégués, minimes, restent à prouver. Michel Gbagbo s’est plaint des conditions de son arrestation. Aucune preuve de violences physiques n’a pu être établie lors de cette arrestation », affirment les avocats de M. Soro.
« A l’époque des faits, M. Soro était Premier ministre, ministre de la défense. C’est à ce titre qu’il est abusivement visé par une plainte », indiquent les avocats qui assurent que leur client « coopérera avec la justice française qu’il saisit de son côté d’une plainte en dénonciation calomnieuse contre Michel Gbagbo ».
Une source proche du dossier, affirme que des policiers se sont présentés ce lundi au domicile français de M. Soro, mais il était absent. « Les policiers ont entendu les personnes présentes et ont informé la juge », a-t-elle précisé.
Accusé d' »attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat » par la justice ivoirienne, Michel Gbagbo, capturé avec son père Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, avait été remis en liberté provisoire en juillet 2013.