Algérie: séance houleuse au parlement avant le vote de la loi de finances
Les députés algériens ont adopté ce lundi le projet de loi de finances 2016, marqué par la chute des prix des hydrocarbures qui a fait perdre au pays, la moitié de ses revenus extérieurs.
Le Projet de loi de finances 2016 table sur des recettes de 43 milliards de dollars, en baisse de 4,3% par rapport à 2015, et prévoit des dépenses globales de 79 milliards de dollars, en baisse de 9% par rapport à 2015.
Les débats ont été houleux dans l’hémicycle et le vote a été boycotté par une partie de l’opposition, certains députés dénonçant des articles de ce projet de loi qu’ils jugent antisociaux et antinationaux.
Les contestataires de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du parlement) qui voulaient empêcher le vote, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tout en appelant au retrait pur et simple du projet de loi de finances, impopulaire selon eux car contenant des articles en faveur de la privatisation et de la hausse des prix de certains produits de base et de services.
Minoritaires au Parlement, le Front des forces socialistes (FFS, 27 sièges), le Parti des travailleurs (PT, 24 sièges) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, formation islamistes avec 49 sièges), ont dit craindre que certaines mesures contenues dans cette loi « n’affectent davantage le pouvoir d’achat des couches démunies » et lancé une mise en garde contre toute augmentation des produits énergétiques (carburant, électricité).
Le projet de loi de finance 2016, présenté par le gouvernement, prévoit une hausse des taxes sur les produits d’énergie, notamment la TVA qui passera de 7 à 17% sur la vente de gasoil, la consommation du gaz naturel dépassant 2.500 thermie/trimestre et sur la consommation d’électricité dépassant les 250 kilowatt-heure/trimestre.
Mais la disposition la plus controversée est l’article 71 qui procure des pouvoirs au ministre des Finances d’annuler ou de geler des projets sans l’aval de l’APN.
Le Parlement algérien compte 462 sièges. Les partis au pouvoir, à savoir le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), totalisent à eux deux 272 sièges.