Le pape François plaide à Nairobi pour l’union des religions face au terrorisme
Le pape François a fermement condamné ce jeudi à Nairobi, la radicalisation des jeunes « rendus extrémistes » pour commettre des « attaques barbares » injustifiables au nom de Dieu, tout en appelant musulmans, protestants et catholiques à résister ensemble.
« Notre conviction commune est que le Dieu que nous cherchons à servir est un Dieu de paix! Son saint Nom ne doit jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence », a-t-il martelé.
A la nonciature apostolique à Nairobi, Jorge Bergoglio s’est adressé au deuxième jour de son voyage en Afrique aux représentants des Eglises anglicanes, luthériennes, méthodistes, pentecôtistes, ainsi qu’aux dignitaires de l’islam et des religions animistes.
« Je sais combien est vivant en vous le souvenir laissé par les attaques barbares au centre commercial Westgate (de Nairobi), à l’université de Garissa (est) et à Mandera (nord-est) », a affirmé le Saint Père, allusion faite à la série d’attaques meurtrières commises au Kenya et revendiquées par les Shebab somaliens depuis deux ans.
Le pape a plaidé pour le dialogue œcuménique et interreligieux qui dira-t-il « n’est pas un luxe, n’est pas optionnel, c’est quelque chose dont notre monde, blessé par des conflits, a toujours plus besoin ».
Au nom des musulmans, AbdulghafurEl-Busaiyn, le président du SUPKEM (Conseil suprême des musulmans kényans), a souhaité que « comme peuple d’un seul Dieu, nous (Chrétiens et Musulmans) fassions front et soyons unis, que nous nous donnions la main pour tout ce qui est essentiel pour notre humanité, sans distinction de lieu, de culture, de langue, d’ethnie, de race, de statut, de politique ».
L’archevêque anglican EliudWabukala a pour sa part condamné « le colonialisme idéologique des styles de vie sécularisés » importés de l’Occident. Il a également dénoncé l’affaiblissement du lien social qui pèse sur la coexistence pacifique entre religions. « Dans le passé récent, nous avons été témoins d’activités accrues de terrorisme et de radicalisme, qui menacent la coexistence pacifique et l’intégration entre fois et communautés au Kenya » a-t-il dit.
Le pape argentin effectue son premier voyage en Afrique, successivement au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique, trois pays touchés par les violences interreligieuses.