Cameroun: Une banque publique épinglée pour malversations
Le Crédit Foncier Camerounais, une banque publique, est accusé de malversations financières portant sur une somme de plus de 90 milliards de F CFA, réalisées sur une dizaine d’années, la Commission nationale anti-corruption (CONAC) camerounaise dans un rapport rendu public ce mercredi.
Une mission d’enquête « a évalué à 90,4 milliards de FCFA le total du déficit financier » enregistré au Crédit foncier du Cameroun (CFC) sur la période 2002-2011, écrit l’organe en charge de la lutte contre la corruption dans le pays.
Selon ce rapport, le déficit financier dont souffre le CFC est constitué de « sommes détournées au sens strict du terme », mais aussi de « dépenses engagées au mépris des textes et des procédures en vigueur».
Le CFC est une banque publique qui est spécialisée dans la facilitation de l’accès à la propriété foncière par l’octroi de crédits aux particuliers.
La Commission nationale anti-corruption dénonce « les détournements et les pratiques de corruption à tous les niveaux » au sein de cette banque, avec une situation financière « minée par le non-respect des procédures d’octroi des prêts, l’octroi d’importants crédits à des personnes ayant des accointances avec la classe dirigeante ».
La corruption reste très présente au Cameroun, pays classé 136e sur 175 dans le dernier rapport 2014 de l’ONG Transparency international.
Pressé par les bailleurs de fonds, le gouvernement Camerounais a lancé en 2006 l’«opération épervier», une vaste campagne de lutte contre la corruption dont les premiers résultats ont permis l’arrestation de nombreuses personnalités, dont d’anciens ministres et des dirigeants d’entreprises publiques.
Les personnes épinglées dans le cadre de cette campagne de lutte contre la corruption ont souvent dénoncé des règlements de comptes politiques déguisés à travers cette opération.