Le président gambien Jammeh décrète l’interdiction immédiate de l’excision
Le président gambien Yahya Jammeh a décrété avec effet immédiat, l’interdiction de l’excision, soulignant que cette pratique très répandue dans le pays, « n’était pas dictée par l’islam et devait par conséquent être abolie », a annoncé ce mardi, le ministre de l’Information, Sherrif Bojang.
Yahya Jammeh « a déclaré il y a quelques minutes que la mutilation sexuelle féminine était interdite avec effet immédiat », lundi soir, au cours d’un rassemblement à Kanilai, sa localité natale, sous les applaudissements des femmes présentes, précise le ministre.
Il s’agit d’une décision qui vise « la protection des fillettes », a assuré Bojang, soulignant que le chef de l’Etat l’avait motivée par l’absence de justification religieuse de cette pratique dans l’islam.
Jammeh a prévenu les parents et les autorités locales qui ne respecteraient pas cette interdiction qu’ils s’exposent à des sanctions.
Selon les observateurs, ces peines devraient être alignées sur celles prévues par la loi en cas de coups et blessures volontaires.
« Je suis vraiment impressionnée que le président ait fait ça. Je ne m’y serais jamais attendue en un million d’années », a déclaré Jaha Dukureh une militante de l’abolition des mutilations en Gambie au journal britannique The Guardian, se disant « fière de (son) pays ».
The Guardian avait lancé en 2014, une campagne mondiale contre l’excision, en coopération notamment avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), en instituant un prix de reportages sur l’excision en Afrique en 2015.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la Gambie est l’un des dix pays, tous africains, où l’excision qui touche environ les trois quarts de la population féminine est la plus pratiquée.