RDC : Kabila propose à l’ONU quatre noms pour piloter le dialogue national
Le président congolais, Joseph Kabila a proposé à l’ONU les noms de quatre personnalités susceptibles d’assurer une médiation internationale dans le « dialogue national » en vue « d’élections apaisées » qu’il souhaite lancer à un an de la date butoir pour la présidentielle, a-t-on appris samedi de source gouvernementale.
Selon cette source, le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, a remis cette semaine à New York la lettre de Kabila au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Kabila propose les noms de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, du président angolais Eduardo Dos Santos, du président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Moustapha Niasse, et de l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit, pour assurer la médiation du « dialogue national », a-t-on ajouté de même source.
La désignation d’un médiateur étranger est l’une des conditions posées par le parti historique d’opposition en RDC, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), pour participer au « dialogue national » proposé par Kabila.
La majeure partie des autres composantes de l’opposition refuse ce dialogue, y voyant une manœuvre du président Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter à la présidentielle de 2016.
Depuis des mois, l’opposition accuse le président sortant Kabila de chercher par tous les moyens à se maintenir en place au-delà du terme de son mandat, qui expire en décembre 2016.
L’UDPS a annoncé le 13 novembre que son vieux chef, Étienne Tshisekedi, en convalescence à Bruxelles depuis août 2013, était prêt à rentrer au pays pour participer au « dialogue national » si celui-ci se tient « sous l’égide de la communauté internationale ».En septembre, la Cour constitutionnelle a invalidé le calendrier électoral qui prévoyait la tenue de la présidentielle fin novembre 2016.
Le « dialogue national » voulu par Kabila vise à rassembler le plus largement possible d’acteurs politiques autour d’une table ronde consacrée à l’organisation et au financement des élections à venir.
L’ONU et la communauté internationale appellent depuis des mois les autorités de Kinshasa à tout mettre en œuvre pour assurer la tenue d’une présidentielle « crédible » dans les délais prévus par la Constitution, c’est-à-dire avant la fin du mois de novembre 2016.