Burundi : Sept morts dans de nouveaux affrontements à Bujumbura
Au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à Lundi à Bujumbura, au cours d’affrontements qui opposaient des insurgés et des policiers dans plusieurs quartiers de la capitale du Burundi.
Ces violences se sont poursuivies dans la journée de lundi avec des explosions de grenades qui ont fait plusieurs blessés, selon une source policière et des témoins.
Ces affrontements sont les premiers du genre en leur ampleur, depuis l’opération de désarmement « maison par maison » lancée début novembre par la police dans les quartiers contestataires de Bujumbura.
« Il y a eu plusieurs attaques de criminels armés dans de nombreux quartiers de Bujumbura, coordonnées apparemment, mais la police a riposté à chaque fois et les a fait fuir », a expliqué sous couvert de l’anonymat un haut gradé de la police, faisant état de sept tués, dont un policier, durant la nuit.
« Des hommes armés ont notamment attaqué la résidence du maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, dans le quartier Rohero, proche du centre-ville, sans faire de victime », a-t-il indiqué.
Mais le bilan officiel présenté par le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, est de « quatre tués (trois criminels armés et un policier) et de cinq policiers et deux criminels blessés, dans au moins quatre attaques distinctes dans la nuit de dimanche à lundi contre des patrouilles de police à travers Bujumbura, dans les quartiers de Musaga (sud), Rohero et Bwiza (centre), et Cibitoke (nord) ».
Selon un habitant du quartier de Bwiza (centre), trois personnes ont été découvertes tuées par balles dans un bar de nuit et une quatrième un peu plus loin. Les trois tués du bar sont « les trois criminels » dont parle le porte-parole de la police.
Une attaque similaire contre un bar de ce même quartier de Bwiza avait fait un mort et sept blessés dans la nuit de samedi à dimanche.
Un ancien officier supérieur de l’armée a revendiqué au nom des insurgés les attaques contre la résidence du maire et les attaques de la nuit contre la police, mais a rejeté toute responsabilité de la rébellion naissante dans l’attaque du bar de Bwiza.
Le Burundi est plongé depuis fin avril dans une crise politique émaillée de violences, désormais armées, déclenchée par la volonté du président Pierre Nkurunziza de conquérir un troisième mandat controversé.