ONU: Le Conseil de sécurité adopte une résolution sur la crise au Burundi
Le conseil de sécurité a adopté une résolution ce jeudi, pour « renforcer la présence de l’ONU au Burundi », ce qui pourrait mener au déploiement de Casques bleus pour mettre fin aux violences dans ce pays.
Le projet de résolution, soumis au CS à l’initiative de la France, a été adopté à l’unanimité des membres du conseil qui a appelle au dialogue « d’urgence » entre pouvoir et opposition, et réaffirme son «intention d’envisager des mesures supplémentaires » contre les fauteurs de trouble sans parler explicitement de sanctions.
La résolution invite l’ONU à « déployer une équipe au Burundi » pour coopérer avec le gouvernement et l’Union africaine afin de « mettre au point des options susceptibles de traiter les problèmes politiques et de sécurité » dans le pays.
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU devra rendre compte de la situation au Conseil dans les 15 jours et notamment lui « présenter des options sur une présence future de l’ONU au Burundi »
Selon l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui préside le Conseil en novembre, l’ONU étudie la possibilité de faire venir des Casques bleus depuis la République démocratique du Congo (RDC) si la situation devient incontrôlable et risque de mener « dans le pire des cas à un génocide ».
Quant à son homologue français François Delattre, il a affirmé que le Conseil devait tout faire pour prévenir un embrasement du pays sur fond de violences ethniques.
Parallèlement, dans un communiqué commun publié en marge du sommet euro-africain à Malte, l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne ont appelé le gouvernement burundais et des représentants de l’opposition à se rencontrer « d’urgence » pour faire cesser les violences et trouver « une solution politique » à la crise que traverse le pays.
La Russie et les pays africains membres du Conseil (Angola, Nigeria, Tchad), initialement réticents, ont finalement donné leur aval à la résolution après qu’une référence explicite à des sanctions eut été retirée du texte initial.
Le texte fait ne revanche, référence à la décision récente de l’Union africaine « d’imposer des sanctions ciblées » (gel des avoirs et interdiction de voyager) aux protagonistes de la crise burundaise qui incitent à la violence.
Le Burundi a connu il y a moins de 10 ans une longue guerre civile qui a fait quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Au moins 240 personnes ont été tuées et plus de 200.000 personnes ont quitté le pays depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril sa volonté de briguer un troisième mandat, anticonstitutionnel selon l’opposition. Sa réélection en juillet dernier lors d’un scrutin controversé, n’a pas apaisé les violences.