Gabon : La justice française autorise la communication de l’état civil complet d’Ali Bongo
La justice française a autorisé ce jeudi la communication de l’état civil complet du président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, à une héritière de son père, le défunt président Omar Bongo Ondimba.
Annonçant cette décision, Me Eric Moutet l’avocat de la plaignante a salué une décision énorme, juridiquement inattaquable même si elle est diplomatiquement complexe.
L’acte de naissance du président gabonais est au coeur d’une vive controverse, ses détracteurs l’accusant d’avoir menti sur ses origines, une chose qui, si elle s’avérait vraie, pourrait l’empêcher de briguer un nouveau mandat en 2016, vu que l’actuelle constitution du pays stipule qu’il faut être né gabonais pour briguer la présidence.
Onaida Maisha Bongo Ondimba, 25 ans, fille du défunt président Omar Bango, qui entend contester la part d’héritage qui revient à son frère président, avait saisi la justice en référé pour que lui soit communiqué ce document, qui est archivé au service central d’état civil (SCEC) du ministère français des Affaires étrangères, à Nantes (ouest).
Le SCEC est compétent pour les actes de naissance de personnes nées en Afrique équatoriale française (AEF) jusqu’en 1960. Ali Bongo Ondimba, officiellement né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l’AEF qui comprenait tout ou partie du Gabon, du Congo, du Tchad et de la République centrafricaine, y a donc son extrait d’acte de naissance.
La saisine de la justice française faisait suite à un refus du procureur de la République de Nantes de lui divulguer la copie intégrale de l’acte de naissance d’Ali Bongo, le seul parmi les 54 héritiers déclarés d’Omar Bongo à ne pas avoir produit ce document.
Le 22 octobre dernier, le représentant du ministère public avait requis le rejet de la demande, juridiquement recevable, arguant qu’elle était mal fondée, selon lui.
Mais le magistrat du tribunal de grande instance (TGI) a estimé que la demanderesse, dont le lien de filiation avec Omar Bongo est prouvé, bénéficie d’un droit d’accès à ce document.
La polémique sur les origines d’Ali Bongo avait été relancée après la publication d’un livre du journaliste français Pierre Péan, dans lequel, il affirme que le président gabonais serait en réalité un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 60, et qu’il aurait falsifié son extrait d’acte de naissance. Une thèse vigoureusement démentie par la présidence qui a porté plainte contre le journaliste.