Congo-Référendum: Moins de 10% de participation selon l’opposition
Le président congolais Denis Sassou Nguesso a subi un camouflet lors du référendum organisé ce dimanche au Congo, sur un projet de constitution qui lui permettrait, en cas d’adoption, de se représenter en aux présidentielles de 2016, a déclaré lundi, un des chefs de l’opposition à Brazzaville.
« Il vient d’encaisser un camouflet. Les Congolais ont refusé de voter », a déclaré Pascal Tsaty Mabiala, le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), premier parti d’opposition au Parlement, pour qui le taux de participation à ce référendum organisé dimanche, n’a pas dépassé les 10%.
Selon le constat de plusieurs journalistes à Brazzaville et à Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, dans le sud, et les informations récoltées dans plusieurs autres grandes villes, les électeurs ont vraisemblablement, largement boudé le référendum.
Réunis en plusieurs coalitions, les opposants au projet du chef de l’État qui ont qualifié cette consultation populaire de coup d’État constitutionnel, avaient appelé la population à la boycotter.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, a indiqué que les résultats du référendum seraient annoncés mercredi soir au plus tard.
« Ne disons pas que tous ceux qui ne sont pas allés voter adhéraient à la position de l’opposition. L’affirmer serait un raccourci imprudent à ce stade », a ajouté Moungalla, invitant également à ne pas regarder ce vote sous le seul angle de Brazzaville et de ses quartiers sud, acquis à l’opposition.
« Là où le suffrage s’est exprimé de manière forte ou très partielle, on constate une avance significative des suffrages en faveur du oui », a encore affirmé le porte-parole parlant de phénomène quasi-plébiscitaire dans les régions du nord du Congo comme dans la ville de Souanké (près de 10.700 inscrits) où, selon lui, la participation a été totale et le oui l’a emporté à 100%.
Selon la Commission nationale d’organisation des élections (Conel), un peu moins de 1,9 million de Congolais étaient convoqués aux urnes dimanche.
La campagne pour le référendum a été marquée la semaine précédant le scrutin, par l’interdiction des rassemblements publics, l’assignation à résidence de certains dirigeants d’opposition et des violences meurtrières qui ont ravivé dans le pays les souvenirs des épisodes de guerre civile ayant déchiré le pays entre 1993 à 2003.
Plusieurs ONG locales et internationales ont dénoncé un climat de répression qui rend impossible la tenue d’un scrutin dans des conditions démocratiques.
Lundi, l’internet mobile, les SMS et le signal FM de la radio française RFI, l’une des stations les plus écoutées du pays, sont restés coupés pour le sixième jour d’affilée.