Côte d’Ivoire-Présidentielle: Vote dans le calme avec une faible participation
Aucun incident majeur n’a été constaté ce dimanche sur l’étendu du territoire ivoirien, à l’occasion du déroulement du premier tour de l’élection présidentielle.
En revanche, quelques retards constatés dans l’heure d’ouverture de certains bureaux de vote, obligeant la Commission électorale à proroger la fermeture par endroit des bureaux de vote concernés.
A Abidjan ainsi qu’à l’intérieur du pays, l’ouverture des bureaux de vote, initialement prévue à 7 heures, est intervenue avec deux heures de retard, en raison de la mise en place tardive du dispositif d’authentification numérique destiné à empêcher les fraudes. A Abobo, une commune populaire de la capitale économique qui penche traditionnellement pour le parti du président sortant, des électeurs n’ont pas pu voter avant midi.
Pour éviter les contestations, la Commission électorale indépendante (CEI) s’était en effet engagée à doter tous les bureaux du pays de tablettes biométriques enregistrant l’identité et l’empreinte digitale de chaque votant. Néanmoins, déplorent les observateurs de la société civile, près de 29 % de ces appareils se sont révélés défectueux, pendant que d’autres ne sont jamais arrivés à destination.
En dehors de ces problèmes logistiques, aucun incident majeur n’est venu perturber ce premier tour de la présidentielle à laquelle 6,3 millions d’Ivoiriens étaient appelés à participer.
Par ailleurs, vu le peu d’engouement constaté sur le terrain dans plusieurs bureaux de vote de la capitale économique, Abidjan, relèvent certains observateurs, le taux de participation sera relativement faible comparé à celui de la dernière présidentielle dont le taux de participation était estimé à 80%.
À la fin de la journée, nombreux étaient les responsables des centres de vote d’Abidjan à faire état d’une affluence moindre que celle de 2010. Un enthousiasme en demi-teinte qui laisse présager un taux de participation inférieure aux 80 % enregistrés il y a cinq ans.
« L’engouement que nous constatons sur l’ensemble du territoire nous fait penser que le taux de participation sera très bon », a toutefois déclaré à la presse locale, le président sortant, Alassane Ouattara au moment de voter.
La mobilisation des électeurs constitue l’un des principaux enjeux de la présidentielle ivoirienne. De l’aveu même de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui dirige la mission d’observation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), un taux de participation en-deçà des 50 % entamerait quelque peu la légitimité du vainqueur.
Selon la Constitution, la CEI a cinq jours pour annoncer les résultats. Mais son président, Youssouf Bakayoko, s’est déjà engagé à les rendre publics « dans les meilleurs délais ».