Côte d’Ivoire : Ouattara promet une nouvelle constitution dès 2016
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, grand favori de l’élection présidentielle de dimanche, a annoncé ce jeudi, une nouvelle Constitution dès l’année prochaine.
« Nous aurons une nouvelle Constitution dès l’année prochaine, que je soumettrai au verdict de mes concitoyens », a affirmé le président Ouattara, précisant dans un entretien accordé à trois médias français, que « nous ferons un référendum et ceci permettra d’enlever tous les germes +confligènes+ de l’actuelle Constitution ».
« Ce sera une Constitution de la 3e République qui devra revoir le rôle des institutions, la manière dont nous voyons la Côte d’Ivoire pas sur les 5 ou 10 années à venir mais sur le demi-siècle à venir », a-t-il poursuivi dans son interview à l’AFP, RFI et au journal Le Monde.
« Ce qui est important, c’est de regarder l’avenir et l’avenir fera en sorte que nous n’ayons plus de germes +confligènes+ dans notre Constitution et que nul ne doit être exclu en raison de ses origines, de sa religion, de son ethnie ou de la couleur de sa peau », a-t-il ajouté, allusion faite à la question de « l’ivoirité », qui fait très souvent débat dans le pays.
Voté en 2000, l’article 35 de l’actuelle constitution ivoirienne stipule qu’un candidat à la présidentielle doit être Ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine, un article souvent considéré à tord ou à raison comme anti-Ouattara.
Sur la base de cet article, les détracteurs du président sortant ont toujours affirmé qu’il était inéligible, l’accusant d’être d’origine burkinabè. Et en 2000, Ouattara n’avait pas pu se présenter à la présidentielle, sa candidature fut rejetée par la cour suprême pour « nationalité douteuse ».
« Nous avions une bonne Constitution de 1960 jusqu’en 1999. Fondamentalement, cette Constitution a été modifiée pour des motifs politiciens basés sur du mensonge », a martelé le président Ouattara.
Pour les présidentielles de 2010, le Conseil constitutionnel n’avait pas eu à se prononcer sur les candidatures, car le président de l’époque Laurent Gbagbo avait usé de l’article 48 de la Constitution, dans un contexte de crise politico-militaire, pour permettre à tous les candidats des partis politiques signataire de l’accord de paix de Linas-Marcoussis de se présenter.
Pour l’élection de dimanche, le Conseil constitutionnel avait validé en septembre la candidature de Ouattara, prétextant ne pas pouvoir déclarer inéligible un candidat que le même peuple avait déjà élu lors du suffrage en 2010, en parfaite connaissance de tout ce qui avait pu se dire sur lui.