Côte d’Ivoire : Polémique autour de la crédibilité des listes électorales de la CEI
La commission électorale ivoirienne (CEI) a annoncé ce lundi à Abidjan, avoir demandé des « preuves formelles et irréfutables » à Charles Konan Banny, candidat à l’élection présidentielle de dimanche, suite à ses affirmations sur l’existence de « doublons » sur les listes électorales.
Dans un communiqué, Youssouf Bakayoko, le président de la CEI estime que les accusations de l’ancien Premier ministre mettent en cause « la crédibilité » des listes électorales et de son institution.
Par conséquent, la CEI lui réclame les preuves formelles et irréfutables de ces affirmations, assurant qu’elle fera, en attendant, « toute la lumière sur cette affaire ».
« J’ai des preuves que la liste définitive est remplie de doublons, de personnes qui existent deux fois, c’est-à-dire qu’elles vont voter deux fois si elles le veulent », avait affirmé Charles Konan Banny lors de l’émission télévisée « face aux électeurs » dont il était l’invité ce dimanche.
Après la déclaration de la Commission électorale, Charles Konan Banny a animé ce mardi, une conférence de presse à son domicile, au cours de laquelle il a réitéré ses affirmations sur l’existence de doublons dans la liste électorale.
« Il y a au moins 794 doublons sur la liste électorale de 2015 », a-t-il dénoncé, citant nommément à titre de preuves, trois cas de doublon, des personnes avec les mêmes identité et filiations, qui chacune est enregistrée dans deux lieux de vote distincts.
Il a en outre dénoncé l’introduction qu’il juge tardive de la biométrie dans le processus. « On en été informé que samedi dernier » a-t-il déploré.
Sans remettre en cause ouvertement, la crédibilité de la CEI, Banny a parlé « d’impréparations »qui sont de nature à jeter le doute sur la fiabilité du système électoral.
La CEI a publié des listes électorales définitives comptant 6,3 millions d’électeurs, qui seront appelés aux urnes dimanche en vue de l’élection du président de République. Charles Konan Banny et huit autres candidats affrontent le président sortant, Alassane Ouattara, candidat à un deuxième mandat, et grand favori du scrutin.