Guinée : L’opposition conteste l’élection d’Alpha Condé au premier tour
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) de Guinée a annoncé, samedi, la réélection au premier tour du scrutin, du président sortant, Alpha Condé, crédité de la majorité absolue des suffrages exprimés avec près de 58 %.
Ces résultats sont contestés par l’opposition, qui a appelé à manifester « le moment venu » par la voix de son chef de file, Cellou Dalein Diallo qui est arrivé selon les chiffres de la Céni, en seconde place avec 31% des suffrages. Il a qualifié le scrutin de « farce électorale », affirmant ne «pas reconnaître une telle victoire ».
Diallo a mis en cause les taux de participation d’environ 90 % annoncés dans les bastions électoraux du président sortant, favorisés selon lui par des décisions de la commission électorale qui ont assoupli les règles de vote alors que le scrutin était en cours, mais aussi des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d’électeur.
« Lorsque dans une élection, le président de la [commission électorale] décide que tout détenteur de carte électorale peut voter, avec ou sans enveloppe, en violation du code électoral, une telle décision met en évidence le caractère illégal dans lequel l’élection a eu lieu », a estimé le chef de l’opposition après les derniers résultats.
Cellou Dalein Diallo a toutefois exclu tout devant la Cour constitutionnelle. « On se réserve le droit d’utiliser tous les recours légaux, donc y compris les manifestations pacifiques », a-t-il précisé.
Mais la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme, très inquiètes du risque de violences post-électorales, quasi fréquentes en Guinée, a exhorté les candidats à régler leurs litiges par la voie judiciaire plutôt que par des manifestations de rue.
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et des ONG guinéennes, estiment quant à elles que toutes les contestations doivent être « portées devant la Cour constitutionnelle, seule habilitée à trancher les différends électoraux. Les porter dans la rue ajouterait aux tensions actuelles le risque de nouvelles violences ».