Centrafrique : fin des combats entre les forces internationales et les rebelles
Une opération militaire conduite par les forces internationales en Centrafrique contre des positions rebelles des ex-Séléka a pris fin dimanche dans la région de Sibut, à environ 180 kilomètres au nord de Bangui, selon une source militaire.
La situation est désormais sous le contrôle des forces internationales qui mènent actuellement des opérations de ratissage après avoir mis en fuite les ex-Séléka, a affirmé la source militaire.
Un peu plus tôt dans la journée, les échanges de tirs nourris qui opposaient depuis samedi les forces internationales à des ex-Séléka, se poursuivaient.
L’opération menée par les soldats français de l’opération Sangaris et les forces de l’ONU (Minusca) avait pour but, selon cette source, à contraindre les ex-Séléka à regagner leur position vers Kaga Bandoro, situé à environ 200 km plus au nord.
Une faction des ex-Séléka avait quitté Kaga Bandoro le mois dernier, avec pour intention affirmée de descendre à Bangui, et s’était rappochée de Sibut.
Dimanche, le porte-parole de l’armée française, le colonel Gilles Jaron, a pour sa part évoqué un accrochage dans lequel la force Sangaris est intervenue samedi.
« Hier (samedi) nous avons reçu de la Minusca une demande de soutien sur l’axe Sibut/Grimari (100 km à l’Ouest) où des groupes armés, probablement de la mouvance ex-Séleka, tentaient d’avancer vers Sibut », a-t-il déclaré lors d’un point presse à Paris.
« Nous avons dépêché un hélicoptère Tigre, qui a riposté à des tirs d’armes légères d’un des groupes armés. Depuis, la Minusca ne nous a pas demandé d’appui supplémentaire », a-t-il ajouté, sans toutefois donner le bilan de ces échanges de tirs.
Plusieurs habitants joints à Sibut dimanche avaient confirmé avoir entendu des tirs nourris dans les environs de la ville, et avoir vu un déploiement inhabituel de forces internationales dans la région.
Selon Blaise Boïkandjia, un habitant explique qu’ « On ne peut pas parler d’affrontement à Sibut pour l’instant. Tout se passe en dehors de la ville et on entend les tirs un peu plus loin ».
Plusieurs habitants de Sibut ont cherché refuge en brousse pour se protéger des tirs, craignant des affrontements dans le centre, a affirmé Hilaire Yagaza, un autre habitant de la ville.
En mars 2013 le président François Bozizé avait été renversé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, plongeant l’ex-colonie française, déjà très instable, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960.
Une crise qui s’est traduite par des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont le pays peine toujours à se relever.
Fin septembre, Bangui a connu un regain de violences qui ont fait au moins 36 morts et près de 30.000 déplacés en quelques jours.