Burkina : Diendéré et Bassolé inculpés pour attentat à la sûreté de l’Etat
Le général putschiste Gilbert Diendéré, leader du putsch avorté du 17 septembre au Burkina Faso, et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé ont été placés sous mandat de dépôt et inculpés ce mardi entre autres pour attentat à la sûreté de l’Etat, selon des sources judiciaires concordantes.
Onze chefs d’inculpation dont attentat à la sûreté de l’Etat, collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure, meurtre, coups et blessures volontaires, destruction volontaire de biens ont été retenus contre ces deux hommes, affirment des sources proches des dossiers.
Le général Diendéré, ancien chef d’état major particulier de l’ex-président Blaise Compaoré, s’était rendu de lui-même à la justice le 1er octobre, après s’être réfugié pendant deux jours chez le Nonce apostolique à Ouagadougou. Chef des putschistes, il avait à plusieurs reprises promis de se mettre à la disposition de la justice.
Quant à M. Bassolé, figure du régime Compaoré dont il a dirigé la diplomatie, il a été arrêté le 29 septembre. Il nie en revanche toute implication dans le putsch, comme l’avait signalé mercredi denier son avocat parisien Me Alexandre Varaut.
Le Conseil constitutionnel avait rejeté début septembre sa candidature à la présidentielle prévue le 11 octobre, en application d’une loi électorale très controversée, votée en avril, rendant inéligibles tous ceux qui ont soutenu un changement inconstitutionnel (référence au projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime).
Une des principales revendications des putschistes portait notamment sur des élections inclusives, c’est-à-dire qui autorisent les candidatures d’anciennes personnalités du régime Compaoré, expressément visé par cette nouvelle loi électorale.
L’ancien ministre et le général Diendéré font partie des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés par la justice burkinabé, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré.
Le général Diendéré avait pris les rênes du pouvoir le 17 septembre, au lendemain de la prise d’otage du président et de ministres de transition par le régiment de sécurité présidentielle, l’unité d’élite de l’armée et ancienne garde prétorienne de Compaoré.
Mais sous la pression de la société civile ivoirienne et de la communauté internationale, il a rendu le pouvoir au président de transition Michel Kafando le 23 septembre.
14 personnes ont été tuées et 251 blessés lors du coup d’Etat, selon le bilan officiel donné par le gouvernement ce mardi.