Pretoria s’en prend à la CPI dans l’affaire du président soudanais El-Bechir
Le gouvernement sud-africain avait jusqu’à ce lundi à minuit, un dernier délai pour donner des explications à la Cour pénale internationale (CPI) sur les raisons pour lesquelles il n’a pas arrêté le président Omar El-Béchir lors de son séjour à Pretoria à l’occasion du dernier sommet de l’Union Africaine, alors qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et génocide.
L’Afrique du sud a décidé de passer à l’offensive dans l’affaire Omar el-Béchir, accusant la Cour pénale internationale d’avoir violé ses droits en tant que pays signataire du traité de Rome.
Dans un communiqué, le gouvernement de Pretoria dénonce ce qui au départ était une discussion avec la Cour pénale internationale, avant de se transformer en procédure judiciaire.
Peut-on arrêter un chef d’Etat qui participe à un sommet de l’Union africaine et qui bénéficie d’une immunité ?, s’interroge l’exécutif sud-africain, expliquant que face à ces obligations contradictoires, il a approché la CPI pour en discuter.
Avant même de présenter ses arguments, Pretoria a porté cette affaire devant un tribunal.
Les autorités sud-africaines estiment que la procédure n’a pas été respectée, que ses droits ont été enfreints et que la CPI a agi à l’encontre de l’esprit du traité de Rome.
L’Afrique du Sud demande donc plus de temps pour expliquer pourquoi elle n’a pas arrêté le président soudanais, tout en invoquant la complexité du droit international et national, ajoutant également qu’elle va saisir l’organe politique de la CPI afin de clarifier les règles qui concernent l’immunité des chefs d’Etat qui ne sont pas membres de l’institution.
Lors de sa venue en juin dernier en Afrique du Sud pour participer au sommet de l’UA, un tribunal de Pretoria avait interdit au président Omar el-Béchir de quitter le territoire dans l’attente d’un jugement définitif. Le gouvernement n’avait pas tenu compte de cet ordre et l’avait laissé reprendre son avion depuis une base militaire, provoquant une vive polémique.