Burkina : les ex-putschistes refuse de désarmer
L’état-major général des armées du Burkina Faso a annoncé lundi, que l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite de l’armée burkinabè à l’origine du coup d’Etat militaire avorté contre le gouvernement de transition, refuse de poursuivre le désarmement.
Le processus de désarmement, qui a été prévu par un accord entre putschistes et armée loyaliste et entamé vendredi, est dans une impasse, affirme l’état-major, qui dénonce un refus du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dissous vendredi dernier par le gouvernement, de poursuivre le désarmement.
Les membres de l’ex-RSP sont accusés par l’état-major de créer des incidents et en d’agresser le personnel chargé de cette mission. « Je joue au médiateur. Les hommes sont déterminés. Nous essayons de les calmer. Ils n’ont reçu aucune satisfaction sur leurs demandes », a déclaré le général.
« Qu’est-ce qu’on leur donne en échange? La dissolution (du RSP), la dispersion dans différentes régions militaires, l’arrestation de certains d’entre eux. Des menaces contre leurs familles. Ca n’encourage pas l’apaisement », a-t-il conclu, tout en précisant qu’il ne les commande pas directement, c’est leur chef de corps qui les commande.
Le communiqué relève également le comportement qualifié d’ambigu du général Gilbert Diendéré, le chef des putschistes, sans donner plus de détails. Depuis l’échec du putsch dont il avait pris la tête, le général Diendéré se trouvait à l’intérieur de la caserne Naaba Koom 2 du RSP, située juste derrière le palais présidentiel, dans le sud de Ouagadougou.
En revanche, l’ancien chef des putschistes le général Gilbert Diendéré a assuré qu’il jouait le médiateur entre l’armée et ses hommes du RSP.
« Les Forces armées nationales du Burkina Faso (FAN) attirent l’attention des vaillantes populations du Burkina de se tenir prêtes à appliquer les mesures de sécurité qui pourraient être données incessamment, et réaffirment leur ferme volonté à faire respecter les dispositions prises par les autorités politiques », concluent-elles dans un communiqué diffusé lundi.
Mais une source au sein du RSP a affirmé que le processus de désarmement était bloqué parce que les engagements sur les familles et la sécurité, pris par les autorités, n’ont pas été respectés.
L’accord conclu le 23 septembre dernier entre des officiers représentant l’unité putschiste et les forces loyalistes prévoyait notamment de garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles.
Cet accord prévoyait également que les unités loyalistes entrées dans Ouagadougou reculent de 50 km, mais celles-ci étaient toujours présentes lundi dans la capitale, selon la même source.