Centrafrique : un couvre feu décrété à Bangui après les violences du samedi
Ce dimanche, le gouvernement centrafricain de transition a décrété un couvre-feu à Bangui, où la montée de violences a fait samedi, plus de 20 morts et une centaine de blessés.
L’instauration du couvre-feu fait suite aux violences intercommunautaires qui ont secoué la capitale, après l’assassinat d’un conducteur de mototaxi dans le quartier du PK-5, au centre-ville.
Selon des habitants, le conducteur de mototaxi a été égorgé samedi matin, pour une raison encore inconnue, ce qui a déclenché des violences entre communauté dans ce quartier majoritairement musulman, épicentre des massacres intercommunautaires de fin 2013 à début 2014.
Dans la journée de dimanche, des groupes de manifestants ont érigé des barricades dans plusieurs quartiers de la ville et il a fallu l’intervention des forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, pour démanteler les barricades et disperser les manifestants. Des tirs d’origine indéterminée ont été également entendus à la mi-journée.
« A compter de ce jour, le couvre-feu est instauré de 18 heures à six heures dans la capitale. Les forces internationales et les forces de défense et de sécurité centrafricaines sont instruites afin que cette mesure soit strictement respectée », a déclaré à la radio nationale, le Premier ministre, Mahamat Kamoun.
Le Premier ministre centrafricain a appelé la jeunesse à lever toutes les barricades afin de permettre à la population de circuler et de vaquer librement à ses occupations, soulignant que tout attroupement au niveau des barricades érigées ça et là est interdit.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition avait déjà fermement condamné ces violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général et la ville de Bangui en particulier aspirent à la paix et à la sécurité.
Des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de guerre circulent dans le pays et sont régulièrement utilisées pour commettre des actes de banditisme.
Des élections présidentielles et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences.
Néanmoins, l’organisation de ces scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable, un nouveau report des élections qui coïncident avec la visite du pape François à Bangui, prévue les 29 et 30 novembre.