Ouganda : 60 nouvelles accusations de la CPI contre Ongwen, chef de la LRA
La Cour pénale internationale (CPI) a dévoilé ce jeudi, au moins 60 nouvelles accusations de crimes contre l’humanité et crimes de guerre à l’encontre de Dominic Ongwen, un des principaux chefs de la sanguinaire rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), née dans les années 1980 en Ouganda.
« L’accusation a formellement fait état de son intention d’augmenter l’étendue des charges contre Dominic Ongwen », a annoncé dans un communiqué la CPI, précisant que le procureur soumettrait officiellement ces charges le 21 décembre.
Une notification préalable de ces charges additionnelles était requise afin de laisser à la défense suffisamment de temps pour se préparer, a souligné la CPI.
Dominic Ongwen, emprisonné à la Haye après sa reddition en janvier en Centrafrique auprès des forces spéciales américaines, est le premier haut responsable de l’Armée de résistance du seigneur, à comparaître devant la CPI.
Les nouvelles charges portent toutes sur des attaques qui ont été menées entre octobre 2003 et juin 2004 sur des camps de civils contraints de fuir leurs foyers suite à la sanglante rébellion de la LRA.
Ces attaques avaient coûté la vie à plus de 100 personnes, dont de nombreux enfants et bébés. La CPI a également évoqué le recours à des enfants-soldats et à des esclaves sexuels.
Dominic Ongwen, 40 ans, est poursuivi pour 7 crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. L’accusation souhaite lui imputer au moins 60 autres exactions.
« Lors d’une attaque contre le camp Lukodi dans le nord de l’Ouganda, de nombreux civils, dont des enfants, ont été brûlés vifs dans des huttes que les combattants de la LRA avaient mis en feu », a affirmé l’accusation dans un document de la CPI.
Créée dans la deuxième partie des années 80, la LRA opérait dans le nord de l’Ouganda, où elle a multiplié les exactions – enlèvements d’enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils.
Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l’armée ougandaise avant de s’éparpiller et de semer la terreur dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique. Selon l’ONU, depuis sa création la rébellion a tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60.000 enfants.