Burkina Faso : le président Kafondo et son gouvernement réinstallés par la Cedeao
Large consécration nationale et internationale pour Michel Kafondo, officiellement réinstallé mercredi à la tête du Burkina Faso, une semaine après avoir été renversé par un putsch.
« Depuis ma prise de fonctions, je n’ai eu cesse de prôner le dialogue entre les forces vives de la nation et d’aller aux élections qui demeurent l’objectif primordial », a déclaré le président Kafando lors d’une cérémonie publique qui s’est déroulée à Ouagadougou, en présence de certains chefs d’Etat de la région. « Nous restons déterminés à poursuivre cette exaltante mission que les Burkinabè nous ont confiée, celle de mettre en place des institutions crédibles et fiables pour le Burkina nouveau que nous sommes décidés à bâtir dans la démocratie vraie et la justice », a-t-il poursuivi.
La « réaction de notre jeunesse, la réprobation générale de la communauté internationale, la condamnation unanime de ce coup d’Etat confortent notre certitude que nous sommes sur la bonne voie et que notre cause est juste, advienne que pourra », a conclu le président de la transition au Burkina, sous les applaudissements.
Ont pris part à cette cérémonie, les présidents du Bénin Thomas Boni Yayi, du Ghana John Dramani Mahama, du Niger Mahamadou Issoufou, ainsi que le vice-président nigérian Yemi Osinbajo.
Le Premier ministre Isaac Zida, le gouvernement, le président de l’assemblée intérimaire Chérif Sy ont également été rétablis dans leurs fonctions et étaient présents à la cérémonie qui « symbolise la poursuite de la transition vers une élection libre et apaisée », a pour sa part souligné le président Boni Yayi. Le rôle de la Cédéao ne peut être que de « soutenir et accompagner les efforts des Burkinabè dans la poursuite de la transition civile », a insisté le chef d’Etat béninois.
Porté à la tête du pays après la chute de Blaise Compaoré, Michel Kafando avait été renverla sé le 17 septembre dernier par un coup d’Etat mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d’élite de l’armée burkinabè et ex-garde prétorienne de Blaise Compaoré, conduite par le général Diendéré.
Le putsch condamné par la quasi totalité de communauté internationale avait porté un coup d’arrêt à l’organisation d’élections générales prévues en octobre, et censées clore la période de transition.
Après un entretien à huis clos avec les présidents nigérien, béninois et le vice-président nigérian, dans le même bâtiment où s’était tenue la cérémonie, le général Diendéré a discuté une vingtaine de minutes avec l’ambassadeur des Etats-Unis puis, souriant, il a accepté de répondre aux questions des journalistes. « Le putsch est terminé, on n’en parle plus », a déclaré le général Gilbert Diendéré le chef des putschistes.
Selon lui, le plus grand tort a été d’avoir fait ce putsch. Il a expliqué que « le coup d’Etat s’est fait compte tenu d’un certain nombre de raisons que nous avons évoquées lors de la proclamation (du putsch). Nous avons vu ce qui s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable. C’est pour ça que nous avons tout simplement abandonné ».
D’un air détendu, il a ajouté « ce qui me rend de bonne humeur, c’est que nous avons évité l’affrontement. C’est très important. Nous avons toujours souhaité qu’il n’y ait pas de combats entre frères d’armes ». Le RSP « s’est cantonné, s’est retiré de toutes les positions qu’il occupait.