RDC : Une rentrée parlementaire sous fonds de polémique à Kinshasa
Les députés congolais ont repris ce mardi 15 septembre, le chemin de l’Assemblée nationale qui s’apprête à tenir une nouvelle session dont les enjeux sont nombreux.
Les élus doivent examiner le budget du gouvernement pour 2016, mais aussi et surtout l’organisation des élections et des retards pris ces derniers mois. Car des inquiétudes se font entendre du côté de l’opposition, mais aussi dans le camp de la majorité où sept partis ont choisi d’alerter le président Joseph Kabila sur la «stratégie suicidaire» de son exécutif en faisant planer la «confusion» sur la tenue ou non des élections.
La priorité de cette session parlementaire est d’adopter le budget qui permettra au gouvernement de fonctionner en 2016. Mais parler d’argent, c’est aussi débattre du programme de l’exécutif et de ses priorités. L’organisation des élections, déjà sur toutes les lèvres, risque très vite de prendre le dessus dans ces débats.
A ce jour, le gouvernement a échoué à débloquer les finances nécessaires pour que la Commission électorale organise les premiers des sept scrutins avant la présidentielle de 2016. Le Premier ministre pourrait donc être appelé à se justifier devant l’Assemblée nationale, sur cet état de fait.
L’autre urgence, c’est l’organisation de l’élection des gouverneurs des 21 nouvelles provinces. La Cour constitutionnelle a sommé le gouvernement de débloquer rapidement les fonds pour ce scrutin, qui n’était pas prévu il y a encore quelques mois. L’examen de ce poste budgétaire devrait donc figurer en haut de la pile.
Enfin, la Commission électorale, encouragée par les gardiens de la Constitution à revoir l’ensemble de son calendrier électoral, devra venir soumettre aux députés son projet de calendrier réaménagé. Vu que l’ordre du jour s’annonce suffisamment chargé, la chambre basse va-t-elle réussir à remettre de l’ordre dans un processus électoral plutôt mal conçu et prête à confusion pour le moment.